La crise européenne couplée au déficit de démocratie s’achemine vers une ‘solution’ autoritaire, un appel au réveil pour garder l’espoir d’être un jour des citoyens unis d’Europe et non des citoyens d’Europe punis.
Quelques surfs sur l’actualité politique nourrissent ma plume aujourd’hui. Autant vous dire que je ne suis pas allé puiser à la source, je me suis contenté de la toile.
Tout d’abord, intéressons nous à une animation naïve fort intéressante qui nous explique ce qu’est la dette publique http://www.dailymotion.com/video/xlev1n ... -nuls_news. Naïf certes, mais tout à fait nécessaire pour un gars comme moi qui n’y connais rien en finance et très peu en économie. Où il est rappelé qu’on ne produit plus de monnaie ‘nationale’ ou disons par le biais de banques publiques en France depuis 1973 (on ne payait pas d’intérêt sur cet argent), et c’est désormais le cas partout en Europe, par crainte de l’inflation. L’inflation, c’est grosso-modo et, de mon point de vue en pointillés, beaucoup d’argent qui perd donc sa valeur ; l’inflation, c’est la hausse des prix. Mais il me semble que depuis 1973, les prix n’ont pas réellement baissé, les salaires ont certes augmenté mais pas à la même vitesse, en tout cas en ce qui me concerne dans les dix dernières années.
Donc depuis 1973, les prix ont augmenté mais il n’y a pas eu d’inflation.
Depuis 1973, l’argent est donc émis par les banques privées qu’ on rembourse désormais avec intérêts, (d’autant moins que tu es triple A, comme l’andouille), ce qui n’était pas le cas avant 1973.
Une animation où l’on apprend également que l’accroissement de la dette depuis 1973 correspond grosso-modo aux intérêts qui courent depuis cette date. C’est énorme, et ce ne sont que des intérêts. Alors. Qui a perdu quoi ? Qui doit quoi à qui ?
Ce qui nourrit ma plume également, c’est un peu de philosophie. Cet dette est due très certainement aux marchés financiers (banques+collèges de fortunes ?). Que représente la valeur qui circule sur ces marchés ? Cette valeur, c’est l’argent, matérialisé par l’euro, bien sûr, mais ce n’est pas le même argent que celui qui me sert à acheter ma farine ou mon pain. Cette valeur est alimentée par la spéculation, c'est-à-dire le placement, l’espoir. Mais l’espoir est tombé. Or cet espoir, il valait bien pour 70% de la finance (On s’accorde à priori sur 30% d’économie réelle dans cette finance). Logiquement, j’en concluais qu’il était philosophiquement juste, acceptable, qu’au lieu de contraindre les fonctionnements des services publics, il s’agissait de ne rembourser que 30% de cette dette, soit la valeur réelle d’icelle.
Ce qui nourrit ma plume c’est également que le duo Merkel-Sarkozy a proposé l’effacement de 50% de la dette de la Grèce. Suivant ma philosophie, ce n’était donc pas assez, et Mr Papandréou a alors émis l’idée d’un référendum : ‘restriction des services publics, serrage de ceinture -oui ou non’, j’imagine.
Alors le ciel s’éclairait d’un coup. Enfin, un sursaut de démocratie (si tant est qu’un référendum puisse être la démocratie).
C’est alors que boum Mr Papandréou doit se sauver, tout comme Mr Berlusconi ensuite pour être remplacé par : qui un front de coalition PS-extrème droite (national socialiste ?), qui un technicien comme rapporté par les médias. Se pose alors la question de qui sont ces gens qui les remplacent ? Se pose également la question de qui a décidé cela ? Est-ce démocratique ? Apparaît alors clairement la dérive autoritaire, peut-être justifiée par cette crise de la dette.
En revenant à l’animation qui nourrit ma prose, si l’évolution de la dette publique de la France correspond au montant des intérêts de cette dette depuis 1973, cela voudrait dire que nous aurions aujourd’hui la même dette qu’en 1973 si nous n’avions pas payé d’intérêts. Autrement dit, si nous avions fait tourner correctement la planche à billets, la France ne se serait pas endettée depuis 1973 ? Donc la France tourne rond ?
Voyons encore plus précisément (toujours l’animation), nous serions positifs puisque nous aurions remboursé 50 milliards de la dette de 1973 (hors intérêts toujours). Si enfin on regarde ce qui reste de la dette de 1973 (donc celle d’aujourd’hui hors intérêts), cela ne correspond qu’à 10% de la dette française actuelle. Alors ce ne sont pas les 50% de la dette du duo (autoritaire ?) Sarkozy Merkel, ce ne sont pas les 30% de la dette retenus par ma philosophie, mais bien seulement 10% de la dette publique qui vaille, au moins pour le cas français.
C’est à ne plus rien y comprendre.
C’est pourquoi j’ai signé la demande d’un audit citoyen de la dette publique.
http://www.audit-citoyen.org/
Pour moi, il est clair que nous sommes tous victimes d’un système mis en place à raison à une époque qui n’a plus lieu d’être aujourd’hui. Enfermés par ce système comme un psychotique est enfermé dans sa lecture psychologique du monde qui l’entoure. Il est temps d’en sortir.
Emmanuel Todd, invité sur France Inter dernièrement, allait plus loin que ma simple vision de psychotique en incriminant la finance qui, faute de rentabilité suffisante et surtout, incertaine dans le privé, s’est retournée vers la dette publique pour assouvir son appétit pécuniaire, ce sont là des placements plus sûrs. Jusqu’à quand ?
Je n’irai pas jusqu’à la thèse du complot, je préfère garder ma foi en l’homme et en la guérison du psychotique.
Toutefois, Mr Mélenchon, sur BFM, voyait dans l’actualité européenne comme un recommencement de l’histoire de la politique du FMI en Amérique du sud qui a eu les conséquences qu’on sait (elles ont été diverses d’ailleurs). Le même schéma semble se reproduire avec ici l’instauration de nouveaux gouvernants pour les pays ‘à problème’. (bientôt on fera partie du lot, et ils nous vireront Sarkozy !! mais qui ? le duo Sarkozy Merkel ? Je sens lentement pointé le nez de Kafka et de Queneau à la fenêtre !).
Ainsi, il ne serait pas nécessaire de nous serrer le kiki, surtout quand on a un beau kiki comme l’Europe ; ce n’est pas rien dans le monde, tout de même.
On peut même faire des profits en relançant de l’activité à condition de refiscaliser correctement (cf. budget d’Eva Joly par exemple http://evajoly2012.fr/2011/11/11/contre ... et-social/, et l’impôt progressif reste tout de même une priorité..). Et de préférence à l’échelle de l’Europe bien sûr. On peut aussi émettre de la monnaie (cf. Jacques Généraux ancien PS, programme économique du front de gauche) de façon parcimonieuse peut être, en tout cas contrôlée. Mais dans tous les cas, ne faut-il pas d’abord s’affranchir de la main-mise de la finance ? (Cohn Bendit s’est énervé au parlement européen, je vous conseille ce petit zapping : http://www.youtube.com/watch?v=RSy-y0z32Uk et une ancienne intervention du même
http://www.youtube.com/watch?NR=1&v=AhMTc0h5JZM)
Bon, voici pour ma contribution de crise européenne (celle de la dette). J’attends vos informations, commentaires et réactions avec impatience et délectation.
Je reviens au couplage dette et manque de démocratie (cf. titre de ce texte). Je fais partie de ces gens qui ont voté non au référendum sur la constitution d’Estaing (traité de Lisbonne). Elle ne faisait pas partie du mien (de destin). Tout simplement à cause du manque de démocratie, le parlement n’a pas le dernier mot, tous pouvoirs me semblaient être aux mains de la commission et du conseil. A l’époque le PC avait bien fait son boulot de pédagogie. (Je suis abonné, on dirait, aux trucs pour les nuls -la dette pour les nuls, la constitution européenne pour les nuls..)
Alors, bien sûr il reste la voie de la pétition….
Il y a donc une autre crise. Une crise de la démocratie déjà dénoncée en France par un collectif de journalistes dans un ouvrage de 2001 (Pourquoi cette démocratie représente si mal le peuple ? chez le médiateur). Depuis on entend parfois les pinsons. Je veux parler des Pinçons (charlot), chargés de recherche au CNRS, il me semble (le président des riches…).
Les politiques sont devenus une classe. Et il faut encore faire avec. Il faudrait décidément que cessent les chapelles, les querelles de chapelle, et que l’homme, la femme, les enfants, le bien être collectif en somme, prédomine sur le sentiment de classe. Collectif, ça veut pas dire les copains, les relations, c’est bien l’ensemble qu’on représente quand on est élu.
Bon, il y a du chemin à faire. Déconnecter la politique de l’argent, ce n’est pas s’autoriser une augmentation de salaire de 170% comme un certain président. On ne devrait pas faire carrière politique pour l’argent. On devrait être politique comme on est musicien, instituteur ou prêtre. Pour servir et non se servir.
Mais je m’égare.
Donc on nomme à la tête de l’exécutif grec des socialistes avec des gens d’extrême-droite. Ça ne vous rappelle pas quelque chose ?
Voilà pourquoi il est urgent de se réveiller car la crise se conjugue aujourd’hui avec l’autorité dans un déni de démocratie. ALERTE. Plus jamais ça, on a dit.
Il faut donc incessamment (après avoir signé la demande d’audit citoyen de la dette, bien sûr) que vous me fassiez part de réactions à mon laïus, car vous êtes baignés dans la chose déjà, pour que nous utilisions la voie de la pétition européenne avec une jolie rédaction qui nous permettra de mettre la lumière sur la bête à deux visages qui se cache et s’installe alors que je triture des algues dans mon coin. Mais surtout deux fronts, l’économie et la démocratie. Avec les solutions que vous avez déjà cogitées et je vous en réserve encore quelques autres si vous le voulez bien.
Merci de votre attention
Benjamin