Citoyens unis d'Europe - Solidarité et démocratie

Le magazine en ligne Reporter publiait le 4 juillet 2015 un entretien avec Giannis Tsironis le ministre de l'environnement grec, intitulé « Les mesures imposées à la Grèce ont été catastrophiques pour l’environnement ».

Quelques extraits :

[Les mesures d'austérité ont] été catastrophique [pour l'environnement]. D’abord, les employés de mon ministère ont tous été renvoyés ou mis à la retraite, et n’ont pas été remplacés. Cela veut dire que les personnes chargées de la protection de l’environnement et de la biodiversité et celles qui s’occupent de la planification urbaine et rurale sont tellement peu nombreuses qu’on ne peut plus travailler.

Dans le même temps, les gouvernements précédents, en accord avec les mémorandums, ont vendu nos côtes, des forêts et des aires naturelles protégées à de gros investisseurs privés, ce qui a été désastreux en terme de protection de la nature.

[Ces espaces naturels] n’ont pas été vendus au prix du marché, ils ont été offerts pour quasiment rien à des investisseurs privés. En cinq ans, cela a permis de récupérer moins de dix milliards d’euros, donc autant dire zéro.

Et le ministre de conclure l'entretien par :

Les propositions faites par nos créanciers sont horribles, ils n’ont rien à proposer pour vendre le « oui » aux électeurs. Leur seule arme est la peur. Mais ils doivent comprendre qu’un tiers de la population n’a plus de travail, les Grecs n’ont plus les moyens d’avoir peur. C’est la peur qui nous a conduit dans cette situation. Ces gens qui imposent les mémorandums vendent de la peur et sont en train de détruire l’Europe.

Dans le même temps, la dette écologique allemande, lié à son industrie chimique, serait selon cette étude, 10 fois supérieure à la dette grecque :

http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/07/06/une-dette-allemande_4672279_3232.html

Sur les dix dernières années, la Grèce se serait endettée à hauteur de 125 milliards d'euros, tandis que les coûts externalisés de la pollution de l'industrie chimique allemande se monterait pour l'Union à près de 1500 milliards d'euros. Comme quoi, parfois, un petit chiffre peut en cacher un beaucoup plus gros. Une actualité, éclipser une réalité dérangeante.

La conclusion de l'article est sans appel :

Sans le savoir, nous donnons bien plus pour la prospérité de la fière Allemagne que pour aider la petite Grèce.

L'écologie semble aussi la grande perdante de cette "crise" financière.