(...) l’Europe est un pain à moitié cuit (...) Les citoyens européens ne peuvent pas se sentir protégés dans une Europe à moitié achevée. Restent deux solutions : ou bien nous finissons la cuisson, c’est-à-dire que l’Europe se dote d’une politique économique et fiscale, ou bien d’autres crises surgiront.
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Peut-on encore réenchanter l’Europe ?
Nos gouvernements ont cru préférable de suivre les partis populistes en faisant moins d’Europe. Pourtant, c’est dans les moments comme celui-ci qu’il faudrait revenir à l’esprit des pères fondateurs. Combattre le populisme en réfrénant la solidarité et la construction européenne n’est pas une solution. Nous, les Européens, nous avons un destin à assumer dans le monde si nous sommes unis. Autrement, nous sommes finis.
Croyez-vous encore dans le projet européen ?
Oui, j’y crois parce que, à chaque fois que nous sommes arrivés au bord du précipice, la sagesse des peuples, même si elle était dictée par la peur, nous a de nouveau réunis. Mais si nous continuons comme cela, nous passerons totalement à côté de la marche du monde. Je souffre énormément de voir ce que l’Europe est devenue.
Voir l'interview de Romano Prodi par Philippe Ridet pour lemonde.fr le 20.07.2015
http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/07/20/crise-de-la-zone-euro-nous-avons-evite-le-pire-mais-nous-avons-cree-le-mal_4690885_3214.html
D'une crise à l'autre, aujourd'hui celle des réfugiés, on pourrait appliquer les mêmes réflexions ...