Cela fait maintenant 2 semaines que le Brésil vit à l'heure des manifestations populaires.
Le Brésil, c'est le "BR" des BRICS, ces pays émergents, purs produits de la mondialisation ultralibérale, supposée répandre sur la planète les bienfaits de la dérégulation, de la libéralisation et de la croissance accélérée du commerce international.
Il y a encore peu, on nous citait en exemple le miracle brésilien, au risque de faire l'impasse sur les dégâts sociaux et environnementaux qui l'accompagnent (développement des inégalités, déforestation, OGM, accaparement des terres ...).
Au pays du " roi Pelé ", les milliards dépensés pour l'organisation de la coupe du monde de football, sport désormais associé à la spéculation financière et aux dérives mafieuses, sont sur la sellette. On ne peut pas s'empêcher de songer à cette occasion aux jeux olympiques de 2004 qui ont contribué à ruiner la Grèce. Dans les deux cas, les intérêts financiers en jeu (BTP, fédérations, médias, ...) ont profité pleinement de la folie bétonneuse et médiatique, laissant les ardoises aux finances publiques, sous l'habituel prétexte que " les infrastructures profiteront aux générations à venir ". Il suffit d'aller les visiter en Grèce pour constater que ce sont surtout les dettes publiques qui " profitent " à ces générations.
Au Brésil, c'est la hausse du prix des transports publics qui semble avoir constitué le détonateur, mais les sujets de mécontentement abondent et concernent principalement la mauvaise qualité et l'inégalité d'accès aux services publics de l'éducation, de la santé et des transports, ainsi que la corruption et la défiance à l'égard du personnel politique.
Impossible de se réjouir qu'un pays de plus entre dans la danse des mécontentements populaires, mais si le cas de cet " émergent " emblématique pouvait enlever un peu de leur morgue aux prophètes de la " globalisation ", ces souffrances et témoignages ne seraient pas inutiles.