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L’UE est amnésique, myope et impotente, mais cela se soigne

Informations et statistiques relatives à l'Union européenne

L’UE est amnésique, myope et impotente, mais cela se soigne

Messagepar scripta manent » Mar 05 Juin 2012 16:50

Paul Krugman, journaliste au New York Times, appelle notre attention sur un avis émis par George Soros sur la « crise de l’Euro ». Ce commentaire mérite examen car George Soros est un artiste de la spéculation internationale, ce qui ne l’empêche pas de publier régulièrement des articles sur les dégâts de la « globalisation », et Paul Krugman un fin connaisseur de l’Europe.

La réflexion de George Soros a été alimentée par l’évolution des taux d’intérêt à long terme (calculés sur la base du rendement des obligations d’Etat ; leur évolution reflète la hausse ou la baisse du cours de ces obligations), dans deux pays emblématiques – chacun à sa façon - de la zone Euro : l’Allemagne et la Grèce.
Qu’en est-il ?
Concernant la Grèce, le taux d’intérêt à long terme était de 17 % en 1995. Il est ensuite descendu jusqu’aux environs des 4 % où il s’est maintenu pendant 5 ans, de 2002 à 2007, avant de s’envoler vers les 16 %, atteints en 2011.
Pour l’Allemagne, le taux, qui était de 9 % en 1995, s’est stabilisé au même niveau que le taux grec entre 2003 et 2007, autour de 4 %, avant de continuer sa descente, jusqu’à moins de 3 % en 2011.
Lorsque la zone Euro est entrée en vigueur, le 1er janvier 2002, l’économie allemande était en pleine déprime. Ses gouvernants étaient alors d’ardents promoteurs d’un assouplissement des critères de Maastricht, permettant la prise en compte de contraintes conjoncturelles (récession par exemple) ainsi que le traitement différencié de certaines dépenses d’investissement ou exceptionnelles (conclusions de la présidence du Conseil européen de Bruxelles, 22 et 23 mars 2005). Autres temps, autres mœurs et belle illustration du caractère contingent des grands principes …
En ces temps lointains, les pays « du sud » n’étaient pas encore montrés du doigt et tous les pays de la zone ont bénéficié de crédits abondants à un taux à peu près stable pendant 8 ans. Les uns, en particulier l’Allemagne, ont mis à profit cet accès au crédit pour développer leur compétitivité internationale, au détriment des bas revenus et de la consommation intérieure. D’autres, dont la Grèce, ont laissé filer la consommation et l’inflation. En une décennie, le différentiel d’inflation entre la Grèce et l’Allemagne a atteint 35 %.
La crise financière et économique de ces dernières années a renforcé ces déséquilibres mais ils étaient déjà à l’œuvre.
Où étaient-ils, que disaient-ils les Diafoirus du FMI, de la BCE, de la Commission, des agences de notation … pendant que cette bombe à retardement égrenait sont tic-tac opiniâtre ?
En février 2012, les taux à long terme étaient à 29 % pour la Grèce et à moins de 2 % pour l’Allemagne.
La bonne médication pour l’Europe n’est pas la saignée et la diète pour ceux qui, aujourd’hui, sont dans une mauvaise passe. Arrêtons de demander au peuple grec de corriger en 3 ans des dysfonctionnements qui étaient connus lorsque la Grèce est entrée dans les Communautés européennes, le 1er janvier 1981, et que l’on a laissés perdurer pendant 30 ans. Ou alors, laissons-le quitter la zone … aux risques et périls de tous.

L’Europe a besoin de deux remèdes qui sont à sa portée : la solidarité interne qui, dans la durée, profitera à tous, et un calendrier réaliste.
Il faut donc agir dans la durée … mais décider vite. L’Union européenne est mal préparée à ce diptyque. Pour deux raisons : son étendue et les mécanismes décisionnels prévus par ses institutions actuelles la paralysent ; elle s’est placée sous l’empire d’une économie à dominante financière, qui privilégie le court terme au détriment de la planification.
Mais il y a aussi deux raisons d’espérer un sursaut : d’une part, le jeu de massacre a assez duré et son excellence « le marché » commence à perdre de sa superbe ; d’autre part, les élections présidentielles ont fait apparaître que non seulement la nouvelle majorité politique en France n’était pas isolée sur la scène internationale mais qu’elle pourrait bien emporter l’adhésion d’un nombre croissant de pays membres de l’Union européenne.

http://krugman.blogs.nytimes.com/
" Soros on the Euro
His speech is getting a lot of attention, and rightly so. It’s not so different from what many of us have been saying, but given the source — and, to be fair, the historical breadth of his perspective — I can see why it’s getting people to pay attention in a way they hadn’t before.
His point about the euro bubble is particularly well taken. I’d put it this way: it so happened that the euro came into existence at a time when the German economy was in the doldrums. Then the euro made investors believe that southern Europe was safe, causing a huge fall in interest rates there.
This in turn led to vast inflows of capital; the flip side of these inflows was large trade deficits, and large counterpart German surpluses, which was just what the Germans needed. Everyone was happy! For a few years.
And then the bubble burst, leading to the crisis today.
Needless to say, this story bears little resemblance to the morality play of profligacy and its consequences that has dominated European discussion until just about now. If there were any villains, they were the architects of the euro, who waved away warnings about the system’s flaws. But never mind the villains: the question is what to do now. And time is running out fast. "
scripta manent
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