Qu'est-ce qui caractérise un acte barbare, à visé autoritaire, perpétré au nom d'un dieu?
La dimension Barbare est la conséquence d'une radicalité.
La dimension autoritaire est sans doute la conséquence d'une imbécillité.
Comment arrive-t-on à l’imbécillité; par incapacité de raisonnement.
Comment arrive-t-ont à la radicalité. Beaucoup diront que c'est une histoire d’hormone. Ce qui privilégierait l'individu post-adolescent comme candidat, avec une prépondérance pour les mâles, qui ont toujours quelque chose à prouver, même s'ils ne savent pas quoi. l’individu s’intéresse plus à l'exubérance de sa radicalité, qu'à la cause sur laquelle elle s’exerce.
En général la radicalité se calme en prenant de la bouteille, excepté pour ceux qui réfléchissent. Ont peut alors assister exceptionnellement à la naissance d'une radicalité constructive. Ce n'est malheureusement pas l'objet de notre réflexion.
L'une des caractéristique de la radicalité imbécile, est que le candidat suivant veut désespérément exceller par rapport au précédent, justement à cause de l’hormone. La radicalité imbécile est donc une forme d'escalier. L'essentiel étant que le candidat ait le sentiment de devenir le héros de quelques-uns.
Lorsque l'escalier monte trop haut, sans plus de raisons ni sens, il ne mène plus à rien, il est insensé. C'est donc la chute. Une chute vers la monstruosité.
Dans cette chute, aucune justification ne peut offrir le moindre relief cohérent pour s'y raccrocher, d’où l’importance de bien choisir sa radicalité imbécile. Car il en est certaine qui semblent mener à une forme de lévitation salvatrice.
Il y a trois formes de lévitation salvatrice par radicalité imbécile. Les premières sont de l'ordre de la folie; devant laquelle nous sommes impuissants. Les secondes sont les idéologies politiques extrêmes, qui ne font plus rêver personne, vu la défaillance des modèles qui les propulsaient. Enfin, les troisièmes, sont les dogmatismes religieux dont nous souffrons aujourd'hui, comme par le passé. La religion étant traditionnellement caution des radicalités les plus imbéciles.
Profondément athée, je laisse d’habitude les religions ou elles sont, me contentant de profiter des productions artistique qui leurs sont imputables. Pourtant, je suis énervé des amalgames qui peuvent êtres faits entre terrorisme et musulmans. Mais, je suis également ahuri devant les refus exprimés, de lier ces effusions de radicalité imbéciles à l'expression renforcée des convictions religieuses, car elles sont les premières marches de l'escalier. Je sais, je donne l'impression de dire une chose et son contraire. Il y a pourtant une grande différence entre adhérer à une croyance et faire une démonstration prosélyte agressive de cette foi.
Oui, les caricatures de Mahomet posent la question d'un amalgame terrorisme musulman, sans en être la réponse. Oui les actes terroristes que nous connaissons sont faits au nom de l'islam. Non ils ne sont pas fait au nom des musulmans.
Oui chez les musulmans, comme chez les chrétiens et les juifs, l'escalier de la radicalité imbécile existe. Oui chez les musulmans il monte un peu trop haut actuellement.
Le concept d'un escalier est qu'une marche s’appuie sur la précédente. La responsabilité de sa hauteur est répartie entre toutes ses marches.
Les caricatures posaient une question. Si au lieu d’attaquer Charlie Hebdo en justice, les responsables religieux avaient exprimé le fait que les actes de terrorismes salissaient l'islam. Que Charlie avait raison de représenter l'islam salit par le terrorisme. L'escalier aurait eu des marches en moins. Le terrorisme ne pourrait prétendre en être l'extrémité héroïque.
Nous pouvons critiquer une géopolitique au passé tortueux et au présent ambigu.
Nous pouvons stigmatiser une société consumériste, inégalitaire et mercantile. Constater qu'elle lasse certains et ferme ses portes à d'autres, qui vont retrouver dans leurs origines culturelles une foi, leur rendant une identité et une dignité dont ils se sentent privés.
Certes, nous avons le devoir politique de faire évoluer cette société, pour qu'elle conserve son pluralisme et qu'elle accueille les nouveaux arrivants, en leur offrant un futur décent.
Pour cela, nous sommes politiquement et culturellement attachés a des valeurs d'égalité et de liberté. (Oui, pour l'égalité il y a du travail). La liberté, heureusement est une valeur plus mesurable, nous en faisons une condition supérieure, un axiome politique qui est au-dessus de tout autres. La laïcité en est l'un des gages essentiels. C'est cet axiome qui est remis en cause aujourd'hui par cette radicalité imbécile.
Alors, avant de pouvoir faire évoluer notre société, sans attendre que le conflit palestino-israelien soit réglé, avant que les pays du moyen orient n'aient trouvé une maturité politique, nous devons nous occuper de préserver notre liberté d'expression ainsi que notre liberté tout court. Et dans les conditions de cette liberté il y a la laïcité.
les premier supports de la conscience de la liberté sont la culture et l'éducation. Ce sont les moteurs de l’émancipation. Notre république oblige à l'éducation, promeut la culture et finance les deux pour cette raison. Or les premières fissures à la laïcité se façonnent ici.
La scolarisation est obligatoire dans notre république et la religion est sensée être un choix individuel. Pourtant les écoles privées, financées majoritairement par la république, on en général des bases confessionnelles qui sont imposées aux enfants dans une radicalité à géométrie variable selon les établissements. Une grande partie des parents inscrivent les enfants dans des école privés, non pour leur caractère religieux mais parce-qu'il sont inquiets d'une intégration de leurs enfants dans l'école publique qui a aussi ses failles. Les enfants de ces écoles subissent pourtant une sensibilisation à la foi plus ou moins intense et sont régulièrement entraînés vers les lieux de cultes.
Dans l'avènement récent du port du voile, nous avons interdis le port de signes religieux dans les écoles publiques, pour que la normalisation d'une première marche de radicalité ne se produise pas. Mais nous n'avons que déplacé le problème vers un système d'éducation Coranique en développement, ou nombres d'enfants sont dans des tenues qui évoquent un formatage dogmatique musclé, les isolant d’avantage de la population lambda.
Le racisme crée le repli communautaire, mais le repli communautaire crée le racisme.
L'islamophobie n'est elle pas un glissement par rapport au racisme? Une production récente, parallèle au repli d'une communauté qui ne croie plus dans des valeurs dont elle se sent exclue.
L'école confessionnelle est sans doute le premier instrument du repli communautaire.
A quand les écoles Chinoises, Indiennes ou Pakistanaises.
Dans Paris, les quartiers se restructurent lentement mais sûrement. Cette structuration était principalement sociale, à part pour la communauté juive, qui historiquement subissait les plus grandes tensions raciales. Depuis quelques dizaines d'années cette restructuration gagne en visibilité confessionnelle. La présence d'une école spécifique en est l'un des premier moteur.
Quel en sera le résultat dans quelques années?
Notre société ne devrait elle pas imposer une évolution aux écoles de toutes confession, les freiner dans leurs actions prosélytes de façon à ce qu'elles évoluent vers des spécificités pédagogiques. Les obliger à une ouverture. Que viennent faire les religions dans notre système éducatif. Ne faut il pas les limiter à la sphère familiale?
La culture subit d'autres assauts que l'éducation.
Nous sommes encombrés de manifestations réactionnaires agressives de plus en plus intenses a l'encontre de certaines expressions.
En réaction, n'avons nous pas le devoir de renforcer la liberté d'expression dans son fondement d'inaliénabilité.
Nous avons assisté ces derniers temps à des actions brutales, commises par des groupes réactionnaire religieux, contre des événements culturels, ne devrions nous pas créer une pénalisation de l’atteinte à la liberté d'expression par la force.
Certains intellectuels s'émeuvent de la représentation sporadique d'images religieuses dans des édifices publiques, n'ont t-ils pas raison de s'inquiéter d'un retour de ces démonstrations qui ne sont que l'ombre d'un grignotage intensif à l’œuvre depuis quelques années.
Il ne s'agit pas de faire des bouleversements. Il s’agit de reprendre la main, avant que les grands dogmatismes ne se normalisent et emportent notre société de libres penseurs dans un enfer de luttes confessionnelles.
Parallèlement à la guerre dure contre la liberté d'expression dont nous venons de prendre conscience, a commencé depuis longtemps une guerre soft contre la laïcité.
La laïcité est le noyau de la liberté. C'est aussi celui de la mixité sociale et communautaire. C'est aussi celui de la paix.