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QDQ - De l'inefficacité du mode de prise de décision à 27

Pouvoirs des Etats au sein de l'Union européenne

QDQ - De l'inefficacité du mode de prise de décision à 27

Messagepar agénor » Mer 12 Oct 2011 13:50

Je vous recommande de lire cet article qui éclaire sur le blocage Slovaque.
La Slovaquie paralyse l'Europe.
C'est édifiant :
- non seulement la Slovaquie est un pays de 5 M d'hab.
- mais en plus ils ne sont en Europe que depuis 2004 (autrement dit, c'est un des petits derniers qui se permet de tout bloquer - même s'il est vrai que c'est autorisé par les textes).
- pour des questions de politique intérieure, semble-t-il, ils bloquent l'élargissement du FESF.
- et surtout, parce qu'on a besoin qu'ils votent dans le bon sens, on exerce une méga-pression sur eux, quitte finalement à passer outre leur point de vue (qu'il soit légitime ou le fruit de basses manoeuvres politiciennes).

A défaut de revenir en arrière (une Europe plus petite, mieux intégrée, puis un élargissement), voyons l'avenir.
Il n'y aura à mon avis pas de construction européenne durable sans une modification substantielle des modalités de prise de décision.

Mise à jour : la Slovaquie a finalement donné son feu vert à l'élargissement du FESF. Mais cela ne gomme pas le problème de la prise de décision à 27.
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Re: De l'inefficacité du mode de prise de décision à 27

Messagepar agénor » Mar 18 Oct 2011 23:59

Dans l'article suivant, Jacques Delors apporte des propositions de réponse au point soulevé ci-dessus :
Jacques Delors dénonce le "coup de poker" de Sarkozy et Merkel
agénor
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Re: De l'inefficacité du mode de prise de décision à 27

Messagepar scripta manent » Mer 19 Oct 2011 15:15

Cette question de « l’affectio societatis » pour l’Europe est effectivement centrale.
Tout le monde veut en être quand il s’agit de bénéficier du libre-échange intra européen et des fonds européens. Ensuite, ce peut être chacun pour soi …
Jacques Delors a illustré cela joliment à propos de l’Irlande : « prends l’oseille et tire toi ».
L’Europe s’est développée à marche forcée et en surface parce que l’accent a été mis sur la promotion du libre-échange. Le problème est que cette liberté des échanges n’a pas été accompagnée d’un projet politique, évidemment plus difficile à construire. De plus, les traités européens contraignent les pays de l’Union à une ouverture généralisée de leurs frontières, au bénéfice de tous les pays de la planète. On comprend dès lors pourquoi les ressortissants de l’UE perçoivent celle-ci comme « non protectrice ».
Les règles actuelles de vote, qui exigent l’unanimité dans certains cas, sont effectivement de nature à bloquer des évolutions voulues par une écrasante majorité.
Le paradoxe est que, dans le même temps, la direction effective des affaires européennes est assumée par un petit nombre d’Etats, en particulier par le « couple » franco-allemand, au mépris des institutions en place et des autres pays, qui sont priés de régulariser ensuite ce qui a été annoncé à grand renfort de tambours. Les règles des traités européens sont hardiment contournées quand il y a urgence (par exemple sur la question de l’aide aux pays en difficulté financière), ce qui est certes pragmatique mais ne contribue pas au prestige des institutions européennes.
On a donc, d’un côté, des règles qui paralysent l’Europe et, de l’autre, des pays « leaders » qui s’assoient dessus. Tout cela est bien loin d’une fédération et d’une démocratie européennes.
Quant au Président de l’UE, qui devrait être en première ligne, il a été maintenu en retrait dans tous les épisodes présentés ces derniers mois comme des « avancées décisives » de l’Europe. Herman van Rompuy a fini par rappeler qu’il existait, notamment en soulignant que l’inscription de la « règle d’or » budgétaire dans les constitutions nationales était inutile puisque cette règle s’impose déjà à eux en vertu du Traité de Maastricht …
Les déclarations d’Angela Merkel en faveur d’un nouveau traité européen ouvrent une perspective encourageante. Elle a la fibre européenne, même si elle ne peut l’exprimer que faiblement dans sa situation actuelle. Une Présidente pour l’Europe ?
Le topo de Jacques Delors est plein de bon sens. Dommage qu’il ait rechigné à prendre plus de pouvoir !
scripta manent
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Re: De l'inefficacité du mode de prise de décision à 27

Messagepar agénor » Mer 19 Oct 2011 16:37

Le fond du problème est de toute façon délicat : l'union Européenne s'est construite à partir d'une volonté politique non nécessairement (et probablement pas) partagée par le citoyen européen lambda.
D'autre part, même chez les politiques, il n'y a pas une vision européenne mais des visions européennes. La Grande Bretagne n'y voit qu'une zone de libre échange, le couple franco-allemand aurait sans doute pu, à certaines périodes favorables, possiblement accompagné des pays du Bénélux, avancer vers plus d'intégration politique.
Il n'a été possible de faire qu'une seule chose : prendre le plus petit commun dénominateur, et cela a donné, me semble-t-il, quelque chose qui a l'air de ressembler à ce que la Grande-Bretagne voulait, sauf que quand on les interroge, ils ne s'y reconnaissent pas non plus !
Je pimente l'argument par cette vidéo, qui est intéressante : la plupart des remarques de l'auteur font sens, même si on sent bien qu'il doit plutôt se classer dans la catégorie des farouches "anti-européanistes"...
http://www.youtube.com/watch?v=_rqBK-JdHHw&feature=feedu
agénor
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