Le 12 juin 2013, le FMI a publié une étude intitulée : " Does Public-Sector Employment Fully Crowd Out Private-Sector Employment ? ", que l'on peut traduire comme suit : " L'emploi public fait-il disparaître l'emploi privé ? "
La réponse du FMI est un Oui franc et massif, comme en atteste ce résumé publié sur son site :
" We quantify the extent to which public-sector employment crowds out private-sector employment using specially assembled datasets for a large cross-section of developing and advanced countries, and discuss the implications for countries in the Middle East, North Africa, Caucasus and Central Asia. These countries simultaneously display high unemployment rates, low private-sector employment rates and high proportions of government-sector employment. Regressions of either private-sector employment rates or unemployment rates on two measures of public-sector employment point to full crowding out. This means that high rates of public employment, which incur substantial fiscal costs, have a large negative impact on private employment rates and do not reduce overall unemployment rates. "
Revenons un instant sur le dernier paragraphe :
" Ceci signifie qu'un taux élevé d'emploi public, qui implique des coûts fiscaux élevés, a un fort impact négatif sur les taux d'emploi privé et ne réduit pas les taux globaux de chômage. "
Il faudrait lire l'étude en détail pour commenter plus savamment cette étude. J'avoue ne pas avoir eu le courage de le faire mais, de toutes manières, le moins que l'on puisse dire est que le résumé ne fait pas dans la nuance. Il n'annonce aucun distingo au sein de cet " emploi public " qui, tel le coucou, chasserait l'emploi privé de son nid. Pourtant, l'emploi public peut revêtir des aspects très divers : missions régaliennes (Défense, diplomatie, sécurité ...) ; services publics, qui peuvent être assurés dans des proportions variables par le public ou le privé (enseignement, santé ...) ; entreprises publiques dans certains secteurs d'activité.
Cette "condamnation " en bloc de l'emploi public est dans le droit fil de la vulgate ultralibérale pour laquelle l'Etat est un empêcheur de tourner en rond.
Le FMI en est encore là ?
Comme il est d'usage pour ses notes de travail (working paper), le FMI précise que cette étude, qui émane de son Département Moyen-orient et Asie centrale, n'engage que ses auteurs, mais il la publie sous son timbre.
Pour accéder au texte complet de l'étude : http://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2013/wp13146.pdf