Dans son édition du 30 octobre 2013, le Canard enchaîné, sous le titre " Des vérités très étrangères à l'UMP " fait oeuvre salutaire en réglant leur compte à quelques bobards concernant les aides sociales abusives qui seraient accordées aux étrangers.
Extraits :
" Le 10 octobre, lors de l'émission « Des paroles et des actes », sur France 2, parlant du RSA accordé aux étrangers, Copé a asséné : « Concernant le RSA, il faudrait un minimum de présence sur le territoire national, ce qui n'est pas le cas. »
C'est clair, c'est net ... et c'est faux. Pour pouvoir toucher le RSA, un étranger doit être présent en France au moins 5 ans (...) en situation régulière, avec un titre de séjour qui l'autorise à travailler (...) et il faut souvent passer des années en France avant de toucher ce sésame. »
Copé s'est ensuite attaqué à l'Aide médicale d'Etat (AME) : « Les étrangers en situation irrégulière sont couverts à 100 % pour les dépenses de maladie. Ce sont les seuls qui, sur notre territoire, ne paient rien ! ». Le 15 octobre, sur RTL, Hortefeux avait entonné le même refrain : « L’AME, c’est totalement gratuit, alors que, pour les français, il peut y avoir jusqu’à 50 euros de franchise. »
C’est également faux : l’AME est accordée aux étrangers à condition qu’ils justifient de 3 mois de présence en France et de revenus mensuels inférieurs à 716 €. Les français qui vivent sous le même seuil de pauvreté ont droit à la même gratuité, grâce à la CMU-C.
Autre vieille lune : les étrangers n’auraient qu’à toucher le sol français pour avoir droit au minimum vieillesse (cf Hervé Mariton sur BFM TV le 8 août, Marine Le Pen, Laurent Wauquiez, Nicolas Sarkozy l’an dernier). En réalité, pour toucher l’allocation de solidarité aux personnes âgées, un étranger doit avoir passé 10 ans en France et, pendant tout ce temps, il doit avoir détenu le fameux titre de séjour qui l’autorise à travailler.
Pas de durée minimale de présence, en revanche, pour toucher les allocations familiales mais il faut, là encore, être en situation régulière. "
La question de l'immigration est suffisamment sensible pour qu'on ne la traite pas avec angélisme : aucun pays ne peut s'affranchir de contrôler l'immigration et ce n'est pas en coulant le bateau de sauvetage que l'on sauve du monde. Mais de là à entretenir les ressentiments et les ostracismes en travestissant la réalité, il y a une marge.