Dans son édition du 18 juillet 2012, le Canard enchaîné, à la rubrique « Conflit de canard » nous informe qu’une étude vient d’établir un lien entre la fréquentation des supermarchés et le surpoids :
« Des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont suivi 7.131 parisiens et banlieusards. Résultat : les habitués des grandes surfaces affichent un tour de taille 1,3 fois plus large que ceux qui font leurs courses dans les petits commerces !
Mieux, le tour de taille augmente avec la taille du magasin. Ainsi, ceux qui font leurs emplettes en hypermarché ont un périmètre abdominal 1,4 fois plus important. Ce qui donne sur la ceinture en centimètres supplémentaires : 1,2 pour Auchan, 1,3 pour Leclerc, 1,5 pour Carrefour, 3,5 pour Cora. Encore mieux : moins le consommateur a d’oseille, plus il risque d’ajouter de nouveaux crans à sa ceinture. Ceux qui poussent leur chariot dans des hard discount doivent ajouter à leur tour de taille entre 1,2 et 3,6 cm. »
Voila qui viendrait malheureusement confirmer le chapitre « Opulence et misère » du « manifeste » qui a ouvert ce forum :
« Signe des temps ? L’espérance de vie a baissé en 2008 aux USA. Faiblement (1,2 mois, rapport publié le 10 décembre 2010 par le Centre national des statistiques de santé aux USA) mais, à 77,8 ans, elle était déjà inférieure de 4 à 5 ans aux meilleurs niveaux occidentaux. Les morts « brutales » (accidents cardio-vasculaires notamment) régressent mais l’état de santé général de l’un des peuples les plus microbophobes de la planète se dégrade. L’obésité est l’une des manifestations les plus évidentes de cette dégradation et elle n’est pas réservée aux USA : une enquête de l’université d’Oxford (enquête publiée en décembre 2010 par le British Journal of Nutrition) nous apprend que, entre 1986 et 2000, les hommes et les femmes britanniques ont vu leurs poids moyen augmenter respectivement de 7,7 et 5,4 kg. 25 % des hommes britanniques seraient obèses en 2008, contre 7 % en 1987.
Plus généralement, en 28 ans, l’obésité a presque doublé dans le monde (étude publiée le 4 février 2011 par la revue britannique The Lancet). Elle concernerait près de 10 % des hommes et 14 % des femmes.
La disette et la faim ont régressé en Inde, mais le diabète y fait des progrès fulgurants en zone rurale, en raison d’une diminution de l’activité physique et d’une consommation croissante de produits issus de l’industrie agroalimentaire (Le Monde du 12 février 2011 : « En Inde, le diabète devient un fléau pour les pauvres »).
Le mythe de l’espérance de vie toujours croissante va-t-il succomber aux effets de l’agriculture et de la nourriture industrielles ? Faut-il se préparer à une nouvelle ségrégation par l’argent : des riches en bonne santé, adeptes du bio, et des pauvres obèses, s’endettant pour se gaver des cochonneries ayant fait la fortune des premiers ? Les castes supérieures et inférieures du « Meilleur des mondes » en quelque sorte. Rappelons que dans ce roman d’anticipation, publié en 1931 par Aldous Huxley, l’humanité vit sous le règne de « l’Etat Mondial ». Troublant … ».