Citoyens unis d'Europe - Solidarité et démocratie

Les sondes Voyager, dont on reparle en ce moment car la NASA a confirmé que Voyager 1, lancée en 1977, vient d'atteindre l'espace intersidéral, sont intéressantes à observer :

Conçues pour durer 5 ans, elles fonctionnent toujours 36 ans après. C'est un peu tout l'opposé de l'obsolescence programmée, qui fait qu'au bout de 2 ou 3 ans la carte mère de votre téléphone, ou son antenne GPS, finit par tomber en panne (je ne parle pas de la batterie qui faiblit aussi au bout de cette durée, mais qu'on peut légitimement assimiler à du consommable).

En tout cas, au delà de l'exploit que représente leur fabuleux voyage dans l'espace, la durée de vie de ces sondes fait rêver...

Oui, pour nous qui sommes soumis aux facéties de l'obsolescence programmée, cela fait rêver ...
Mais peut-être le coût de ces composants de haute technologie fait-il aussi rêver ?

A ce propos, il me semble que l'obsolescence programmée revêt deux aspects :
- l'obsolescence "technique", qui débouche sur la panne ;
- l'obsolescence "sociale", qui consiste à faire croire que le modèle suivant est indispensable au bonheur de l'humanité.
Apple est très forte dans ce domaine !
Lorsque le consommateur tarde à nourrir le moloch, on lui propose de reprendre son "ancien" modèle (proposé et acheté dans la joie et l'allégresse 2 ans plus tôt) pour accélérer le mouvement.
L'obsolescence technique rend furieux.
L'obsolescence sociale rend crétin.
Tout baigne.

Et bien, justement, ce qui fait rêver, c'est que les missions Voyager était conçues "à l'économie" !
Je cite Wikipedia :

Le début des années 1970 est une période de récession économique pour les États-Unis qui se traduit notamment par une forte réduction des budgets accordés à la NASA. Par ailleurs la compétition avec l'Union Soviétique n'est plus aussi vive et ne permet pas de motiver les décideurs politiques comme l'opinion publique à investir dans le spatial. Le programme Grand Tour est annulé. À la place, il est décidé la fabrication de deux sondes dérivées de la famille Mariner utilisées pour l'exploration des planètes intérieures. Une enveloppe budgétaire de 250 millions $ doit couvrir à la fois les coûts de fabrication et les coûts opérationnels : les sondes baptisées à l'époque Mariner 11 et 12, sont conçues pour une durée de vie de 4 ans, contre 10 ans pour les sondes TOPS projetées. Les ingénieurs impliqués dans la réalisation des sondes, contrevenant à ces spécifications, définissent un engin aux caractéristiques très proches des sondes TOPS. Le projet est lancé officiellement le 1er juillet 1972 et la fabrication des sondes spatiales démarre en mars 1975 avec l'achèvement de la phase de conception. Les sondes Pioneer 10 (lancée en 1972), et 11 (lancée en 1973), chargées de reconnaître le parcours, apportent des informations vitales sur la forme et l'intensité du rayonnement autour de la planète Jupiter qui sont prises en compte dans la conception des Voyager.

Sur le coût total de la mission (sur les 6 premières années, pas le rab qui vient ensuite), on peut lire (site de la NASA) :

The cost of the Voyager 1 and 2 missions -- including launch, mission operations from launch through the Neptune encounter and the spacecraft's nuclear batteries (provided by the Department of Energy) -- is $865 million. NASA budgeted an additional $30 million to fund the Voyager Interstellar Mission for two years following the Neptune encounter.

Plus cher qu'un téléphone mobile, tout de même, même un Apple !