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Bruno Le Maire et les Etats-Unis d'Europe

Citations de personnalités. Il est ouvert un sujet par personnalité ayant fait l'objet d'au moins une citation

Bruno Le Maire et les Etats-Unis d'Europe

Messagepar agénor » Mer 04 Juil 2012 22:43

Bruno Le Maire (UMP) est clairement en faveur d'une Europe fédérale et démocratique :

"Sur la construction européenne, je crois que nous devons sortir de la politique des petits pas pour accepter un saut vers des Etats-Unis d'Europe. Derrière cette ambition, je propose que tous les membres de la Commission européenne soient issus du Parlement. Je propose également que l'on associe davantage les Parlements nationaux aux décisions de l'UE, pour avoir un véritable contrôle démocratique. C'est la condition sine qua non pour une union politique. Nous devrons aussi aller vers une harmonisation sociale et économique, avoir un ministre de l'Economie et des finances unique."

on peut retrouver l'article complet dans le jdd daté du 4 juillet 2012.
agénor
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Re: Bruno Le Maire et les Etats-Unis d'Europe

Messagepar benjamin » Jeu 12 Juil 2012 11:20

Je m'étonne toujours qu'on puisse encore associer la participation parlementaire à plus de démocratie. Historiquement bien sûr, le parlement est le lieu d'expression du peuple, mais quid aujourd'hui? Quelle représentativité dans une assemblée où la majorité des membres sont avocats d'affaire? Mais peut-être cette particularité de 'classe politique' n'est-elle que française...
Evidemment, il est tout à fait louable de vouloir rendre l'Europe plus démocratique mais comment? Une réforme du statut des membres de la commission européenne est-elle plus urgente, importante qu'un refondation du conseil européen et une remise en question de sa toute puissance? Bien sûr, il faut donner plus de pouvoir au parlement européen mais quel parlement avec quelle représentativité?
Tout ça pour dire que les voeux de Mr Le Maire ne m'inspirent qu'un désir d'entendre une analyse plus complète, précise de la situation démocratique en Europe, puisque c'est de cela qu'il s'agit.
Enfin, je me demande quel est le lien entre états unis d'europe et harmonisation, au-delà d'une politique fiscale. J'aimerais entendre que la naissance des états unis d'europe assure plus des possibilités d'inventions sociales/économiques.. locales qu'une harmonisation par le haut.
Tout cela reste personnel, bien sûr, mais encore une fois, à quand une analyse approfondie plutôt que quelques mots sur l'Europe et la démocratie dans une interview politique générale?
Je rêve que nous inventions cette nouvelle démocratie à l'échelle européenne qui permettra la prise en compte des voies des minorités plutôt que de rester engoncés dans les options du plus nombreux. Vaste programme.
benjamin
 
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Re: Bruno Le Maire et les Etats-Unis d'Europe

Messagepar scripta manent » Jeu 12 Juil 2012 17:19

Bruno Le Maire a été secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, de fin 2008 à juin 2009. Il a été précédé à ce poste par Jean-Pierre Jouyet (qui vient de prendre la direction de la Caisse des dépôts et consignations, après avoir dirigé l'Autorité des marchés financiers) et suivi par Pierre Lellouche, auteur de l'immortel ouvrage " Mondialisez-vous ", dont nous avons parlé sur ce forum (http://www.citoyensunisdeurope.eu/viewtopic.php?f=19&t=152).
Bruno Le Maire a sans doute conservé une fibre européenne, mais encore faudrait-il savoir de quelle Europe il nous parle.
Ce n'est pas un hasard si, pour " aller vers une harmonisation sociale et économique ", il souhaite " un ministre de l'Economie et des finances unique." Pourquoi ne nous parle-t-on jamais d’un ministre européen des Affaires sociales ? C’est un sujet secondaire ?

Le renforcement de la participation démocratique en Europe n'est pas qu'une question de réforme institutionnelle. Que ce soit en Europe ou ailleurs, la démocratie ne peut avoir un sens que si le pouvoir politique ne démissionne pas en abandonnant des pans entiers de ses prérogatives : pouvoir monétaire, contrôle des mouvements de marchandises et de capitaux aux frontières, braderie des missions et services publics ... L'union européenne est allée très loin dans ce sens puisqu'elle a inscrit le dogme ultralibéral dans le marbre de ses traités.
Depuis maintenant 4 ans, confrontées à la crise, la Commission et la BCE, bien appuyées par le FMI, reproduisent en Europe la méthode funeste des « ajustements structurels » imposée depuis quelques décennies par la Banque mondiale aux pays en difficulté. Le moins que l’on puisse dire est que le résultat n’est pas brillant : hypertrophie de masses financières spéculatives desservant l’économie plutôt qu’elles ne la servent, faisant un cruel contraste avec la dépression des revenus du plus grand nombre ; mise sous tutelle des Etats.
L’Organisation internationale du travail, dans une étude diffusée le 11 juillet considère que le nombre de demandeurs d’emploi dans la zone euro pourrait passer de 17,4 à 22 millions dans les 4 ans à venir, avec un taux de chômage des jeunes franchissant la barre des 50 % dans plusieurs pays.
Il y a certainement beaucoup à faire du côté des formations, comme le préconise l’OIT, mais peut-on réformer véritablement et durablement les conditions d’accès au travail en Europe sans une forme de protectionnisme ? La course actuelle à la compétitivité internationale met aussi en concurrence les générations : les jeunes, chômeurs ou précarisés, face aux anciens dont on s’acharne, sans grand succès, à rallonger la vie de travail.
Que veut-on ? Multiplier les heures de travail mal payées, avec priorité à l’exportation, ou mieux répartir et rémunérer le travail, avec priorité au mode de vie ? La seconde voie n’implique nullement que l’on succombe aux délices de Capoue. Elle peut s’accompagner au contraire d’une politique active et libre de toute sujétion en matière de recherche, d’innovation et d’investissement. Elle n’est pas non plus synonyme de repli mais elle laisse le choix des partenaires et des accords.

A défaut de protection d’un modèle social européen, nous allons désespérer les travailleurs et en particulier les jeunes. Au-delà d’un certain seuil, ce sera la révolte et elle sera légitime.

Concernant les institutions, il faudrait à l'Europe :
- un Président, dont l’élection au suffrage universel permettrait au débat sur le projet européen de se traduire dans les urnes ;
- un Parlement de plein exercice, représentation directe des citoyens, doté du droit d'initiative législative, avec des députés appartenant à des partis européens, élus sur des programmes européens ;
- un véritable exécutif, qui ne ressemblerait plus beaucoup à l'actuelle Commission, laquelle se comporte trop souvent en secrétariat du Conseil européen ou en terre d’élection des lobbies ;
- une chambre « haute », représentation des Etats, avec disparition ou transformation radicale du Conseil européen ;
- une banque centrale sous le contrôle du pouvoir politique, lui-même régulé dans le domaine budgétaire et monétaire par une « Cour des comptes » aux compétences élargies.
Dans ces conditions, les citoyens européens auraient une chance de choisir une politique pour l’Europe et de la voir appliquer.

En attendant, nous sommes priés de nous satisfaire de quelques gadgets, parmi lesquels « l’initiative citoyenne européenne » (http://www.citoyensunisdeurope.eu/viewtopic.php?f=35&t=282).
scripta manent
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Re: Bruno Le Maire et les Etats-Unis d'Europe

Messagepar benjamin » Jeu 12 Juil 2012 23:54

Effectivement, scripta, un ministre européen des affaires sociales viendrait sainement contrebalancer un ministre européen des finances, mais ne sommes nous pas en train de nous perdre dans l'édification d'une nouvelle classe de politiciens, cette fois-ci à l'échelle européenne. Non pas qu'il n'en faille pas, bien au contraire, mais quelles sont les vraies questions? et par là-même les vraies réponses?
C'est bien le terme harmonisation qui me dérange. Selon à quoi elle s'applique. Effectivement, dans un monde ultra libéral mondialisé et aussi ambivalent, je veux dire tellement différent de l'occident américain, à l'europe puis de l'europe à l'Asie, alors oui. Il faut réagir en terme d'harmonisation, pour qu'il ne soit plus possible à des mercenaires démondialisés de sévir. Réagir ensemble sur notre continent pour ne plus voir la gabegie opérer, ne plus lui laisser son 'libre'-agir. C'est un fait. Mais à l'échelle de l'état européen, c'est une toute autre affaire. C'est là que ça se corse...
Harmoniser une fiscalité pour faire front à l'extérieur, oui, pourquoi pas, mais harmoniser des politiques sociétales pour diriger l'intérieur, alors, ça me pose problème. De toute façon, ce n'était pas le propos de Mr Barnier.
M'est avis que la démocratie réelle passera par l'initiative locale, qu'elle soit formalisée en un état, une collectivité ou une région, peu importe. Mais seule celle-ci pourra se faire écho des problématiques des minorités, seule celle-ci pourra mettre en oeuvre des politiques innovantes dans les domaines variés que sont l'éducation, l'agriculture, la distribution et le vivre ensemble, (tiens voilà quelque chose dont on n'entent pas beaucoup parler), par la nature de proximité qu'elle aura par essence. C'est me semble-t-il un espace naturel pour l’émergence des réalisations des forces de progrès comme aurait dit l'autre...Quand on ne sait plus quoi faire dans une société pour icelle, alors laissons là se prendre en mains en quelque sorte, plutôt que lui dicter une conduite à l'échelle continentale. Mais ceci ne doit en rien empêcher, et au contraire, il le faut, une base commune, qui pour moi, devrait être le traité européen. Hors, douleur intime, ce traité n'en était pas un, qui du droit de l'homme et du citoyen, ne faisait qu'un article parmi tant d'autres qui avaient trait tant à l'économie qu'à l'éducation et j'en passe. Où est donc passé la confiance en l'homme, quand tout doit être pré-écrit ou prescrit?
Dans ce même traité (dit de Lisbonne), il y avait également la toute puissance du conseil européen. Autrement dit peu importe la décision législative du parlement (ne parlons pas de sa légitimité de sa représentativité), c'est le conseil qui décide au final, alors le gadget de l'initiative citoyenne en prend d'autant pour son grade. du million de citoyens, le parlement sera saisi, et finalement le conseil décidera. Trois étages pour une démocratie qui n'en est pas une puisque le tout sera ratifié au bon vouloir du conseil.
Tout ça pour aller dans ton sens, scripta, des 4 points que tu énumères.
Tout ça pour tenter même d'aller plus loin, dans le sens d'une réelle démocratie basée sur la confiance en l'homme, je sais, je suis un doux rêveur.
Tout cela nous a mené bien loin des propos initiaux de Mr Barnier, qui soit dit en passant, vantait tant les mérites de l'agriculture biologique avant d'être ministre de l'agriculture...où il ne m'a pas semblé briller par autre chose que la continuation effrénée de la PAC...
Enfin, certainement continuons de rêver car la réalité à venir sera au bout de ce chemin...
Vivent les Etats Unis d'Europe! Et saisissons nous du sujet avant qu'il ne nous soit imposé sous une forme que nous n'aurions pas voulue.
benjamin
 
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Re: Bruno Le Maire et les Etats-Unis d'Europe

Messagepar scripta manent » Ven 13 Juil 2012 23:18

Oui, l'initiative locale est un mode d'exercice privilégié de la démocratie : on ne peut pas imaginer circuit plus court entre le groupe qui décide et le groupe directement concerné. C'est aujourd'hui à l'échelon local que se décident et se mettent en pratique de nouvelles façons de produire, de consommer, de se cultiver, de travailler, de vivre ensemble et même parfois de battre monnaie !
L'avantage est double : tous ceux qui s'engagent dans ces expériences reprennent des degrés de liberté dans leurs modes de vie, qu'ils peuvent rapprocher de leurs convictions et de leurs aspirations ; l'échelon local peut servir de laboratoire et inspirer des réalisations à plus grande échelle.
Cependant, tout cela ne dispense pas de se préoccuper aussi de ce qui se passe dans les "hautes" sphères car les forces en jeu y sont telles que personne ne peut échapper à leur influence.
On pourrait dire, à titre d'exemple, pour illustrer cela, qu'il ne sert plus à grand-chose d'avoir cultivé bio si son potager est soumis à une contamination nucléaire !

Pour tous ceux que les initiatives locales intéressent, une nouvelle revue se consacre au sujet : le bimestriel " Kaizen " (du japonais "kai", changement, et "zen", bon) qui se présente comme suit : " Nous avons besoin (...) de nous figurer comment notre monde pourrait se transformer et de quelle façon nous pourrions y contribuer, petits pas après petits pas. De découvrir comment des personnes qui nous ressemblent réinventent l’école, l’agriculture, l’économie et vivent plus heureux. "
http://www.kaizen-magazine.fr/
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