L'édition du 10 octobre 2012 du Monde.fr, sous la plume de Laurence Bervard, se fait l'écho d'un débat qui agite en ce moment les sphères européennes :
" Le directoire de la Banque centrale européenne (BCE) peut-il se passer d'une femme ? C'est la question que se posent certains élus du Parlement européen, qui refusent depuis un mois d'auditionner le Luxembourgeois Yves Mersch, seul candidat pressenti pour occuper l'un de six postes de ce directoire, vacant depuis le départ de José-Manuel Gonzalez-Paramo, le 31 mai. (...) Les chiffres sont sans équivoque : le directoire de la BCE, organisme chargé de gérer le quotidien de la banque, n'a compté que deux femmes depuis sa création en 1998. La dernière en date, l'Autrichienne Gertrude Tumpel-Gugerell, a quitté ses fonctions en mai 2011. De même, le Conseil des gouverneurs de la BCE, qui réunit les gouverneurs des banques centrales de chaque pays, est constitué de 23 hommes (22 actuellement). "
Comme d'habitude dans ce genre de circonstances, chacun y va de son couplet en faveur d'une plus grande féminisation des " hauts niveaux de responsabilité ", mais ... plus tard.
Exemples :
- " la ministre autrichienne des finances, Maria Fekter, déclare le 9 octobre : "Je soutiens la nomination de femmes, mais il n'est absolument pas justifié que le Parlement reste inactif", devant ses pairs du conseil des ministres des finances européens. (...)
- " Mario Draghi, président de la BCE, a lui aussi reconnu, mardi 9 octobre, qu'il était "grand temps" de promouvoir des femmes à des postes décisionnaires. Il a néanmoins appelé les parlementaires européens à poursuivre le processus de nomination de M. Mersch. "
Quant à l'eurodéputé luxembourgeois Robert Goebbels, partisan de la nomination de M. Mersch, il considère que ce n'est pas si simple car : " Actuellement, il n'y a que 17 % de femmes qui occupent des fonctions dirigeantes dans les 27 banques centrales. Or, comme les membres du directoire de la BCE doivent disposer d'une expérience professionnelle reconnue dans le domaine monétaire et bancaire, il est difficile de faire monter des femmes au directoire " (lettre ouverte du 3 octobre).
Assez belle illustration du concept de cercle vicieux !
En outre, à en juger par le foutoir qui règne dans les sphères financières administrées par tous ces hommes supposés compétents, on est en droit de souhaiter un large renouvellement des cadres, notamment par le biais de la nomination de femmes aux postes de responsabilité.
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