Qu'on ne s'y trompe pas malgré ce que je vais écrire : je suis tout à fait anglophile. Ceci étant dit, je suis pris d'un coup de sang.
L'attitude de M. Cameron - qui malheureusement si on a la regarde avec un froid détachement n'est pas très différente de celles de ses collègues européens d'une façon générale, à savoir oeuvrer avant tout avec en tête des considérations de politiques intérieure - reflète parfaitement l'état d'esprit des gouvernements britanniques successifs depuis l'entrée du R.U. dans la communauté européenne. Mus par une sorte d'intention double, ils veulent être en Europe pour mieux la contrôler, mais ne sont pas européens dans l'âme. De ce point de vue, je suis gaulliste : le général avait clairement identifié ce problème, en opposant par deux fois son véto à l'entrée de la Grande-Bretagne dans le marché commun. Ses successeurs ont été, à mon humble avis, moins avisés...
Je suis pour le principe de l'action-réaction. M. Cameron n'a pas voulu de modification des textes pour protéger les passes-droits de la Cité ? Soit. Mais à présent, qu'il(s) en subisse(nt) les conséquences. Je déplore que M. Rompuy, dont on peut certes reconnaître l'immense talent pour rabibocher à grand coup d'émollients les points de vue opposés (il a d'ailleurs été choisi pour cela), ait milité en faveur du maintien de la Grande-Bretagne aux réunions d'experts sur le sauvetage de la zone euro (source : Boursorama). C'est permettre à Cameron de ne pas assumer les conséquences de ses actes, et ce n'est pas ainsi que l'on fera prendre conscience aux Britanniques de ce qu'ils perdent vraiment à ne pas être en Europe (je veux dire, autre que celle du libéralisme financiarisé et débridé).
Mon point de vue sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Europe (plus spécifiquement de l'Angleterre - mais cela nous conduirait à un autre débat autrement plus délicat, celui de l'indépendance de l'Ecosse) est claire : vous ne l'aimez pas ? Messieurs les anglais, tirez-vous les premiers !