Citoyens unis d'Europe - Solidarité et démocratie

Extrait de l'ouvrage " Debout l'Europe " (Daniel Cohn-Bendit et Guy Verhofstadt, suivi d'un entretien avec Jean Quatremer - Octobre 2012)

Jean Quatremer :
" On se demande parfois si les politiques ont les instruments théoriques nécessaires pour élaborer une pensée européenne. Ainsi, Nicolas Sarkozy, pendant la campagne présidentielle de 2012, a plaidé pour une " fédération intergouvernementale ", deux termes incompatibles. "
Voir sur ce point : 2012 : un président, pour quoi faire ?

Daniel Cohn-Bendit :
" Cela vient de loin. Avant lui, Jacques Delors avait parlé de " fédération des Etats-nations " pour éviter le mot " fédéralisme " .. C'est désolant : il faut reconnaître que le ressort européen de l'après-guerre ne fonctionne plus. Nicolas Sarkozy avait admis que la France ne pèse pas grand-chose dans le monde sans l'Europe, mais il est difficile pour un président français de le reconnaître, car cela vide sa fonction d'une grande partie de son contenu. Sa " fédération intergouvernementale ", c'est en fait une façon de créer un directoire franco-allemand, celui des deux grands, sur l'Europe, et de maintenir l'idée que la France, et donc son président, compte encore ... "

Guy Verhofstadt :
" Mais voilà, Berlin et Paris ont échoué lamentablement dans leur gestion de la crise de la zone euro. Le conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement s'est révélé incapable d'adopter autre chose que des demi-mesures qui ne règlent rien. Dans une telle enceinte, on ne parvient pas à dépasser le niveau national. Les " chefs " ne voient pas que l'addition des intérêts nationaux n'égale pas toujours l'intérêt européen. C'est au niveau européen, au niveau fédéral qu'il faut agir. "

Autre exemple des contorsions sémantiques trop fréquentes au sein de l'Union européenne : " l'économie sociale de marché ". Bonne chance au social, ainsi coincé entre l'économie et le marché !