Citoyens unis d'Europe - Solidarité et démocratie

La fondation Robert Schuman a publié, le 23 janvier 2012, un entretien avec Bernard de Montferrand, qui a été ambassadeur de France en Allemagne de 2007 à 2011 et vient de publier, avec Jean-Louis Thériot, un ouvrage intitulé : " France-Allemagne, l'heure de vérité ".
Nous ne mettrons en exergue qu'une seule phrase de cet entretien, qui reflète une fâcheuse conception de la hiérarchie des pouvoirs : la BCE d'abord, le Parlement européen ensuite : " La BCE s'est affirmée dans la crise comme l'institution européenne la plus incontournable. Le Parlement européen pèse chaque jour plus lourd. La commission de son côté joue un rôle essentiel dans les nouveaux mécanismes du "gouvernement économique européen ".
http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/international/europe/221142565/responsabilite-lavenir-leurope-et-leuro-repose-franc

Il ne s'agit peut-être pas simplement de la conception que Bernard de Montferrand se fait de la hiérarchie des pouvoirs mais une constatation de ce qui, hélas, se vérifie sur le terrain ?

Dans le contexte, il semble bien qu'il s'agisse des deux.
Il est vrai que, en l'état actuel des institutions européennes et de leur capacité de réaction face à des situations de crise, il fallait bien que des circuits parallèles se mettent en place. Mais tout ceci s'inscrit dans une double évolution pernicieuse, pour le pouvoir politique en général et pour le projet européen :
- excessive indépendance des banques centrales, qui ne constitue qu'une illustration de la perte de contrôle par le pouvoir politique, au profit du pouvoir économique et financier ; le seul "gouvernement européen" évoqué par Bernard de Montferrand dans son entretien est d'ailleurs le gouvernement économique ;
- modification des institutions européennes au profit de conseils intergouvernementaux et au détriment des institutions collégiales en place (Parlement et Commission) ; au surplus, l'intergouvernemental est à étages puisque le couple franco-allemand en constitue l'élément moteur.
Souhaitons que ce moteur se remette à tracter l'Europe vers un projet politique commun.