http://www.lesoir.be/1264826/article/actualite/france/2016-07-12/coiffeur-personnel-francois-hollande-emarge-9895-euros-par-moisLe coiffeur personnel de François Hollande émarge à 9.895 euros par mois
C’est un contrat de travail qui aurait dû rester couvert par « le secret le plus absolu » (c’est écrit dedans...). Manqué : Le Canard Enchaîné, dans son édition du 13 juillet, publie le contrat à durée déterminée d’Olivier B.
Un contrat qui, étrangement, ne qualifie pas les missions du salarié. Olivier B. est en fait le coiffeur personnel du président de la République française. Il bichonne les mèches de François Hollande depuis le 16 mai 2012 et, pour de dur labeur, il est rémunéré 9.895 euros brut mensuels, « sans compter d’éventuelles ‘indemnités de résidence’ et autres ‘avantages familiaux’ » précise le « Volatile ». 593.700 euros de rémunération brute cumulée sur cinq ans… la somme a de quoi étonner n’importe quel citoyen qui pensait élire « un président normal ».
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Mission secrète
Le contrat de travail de l’artiste capillaire de 46 ans ne spécifiait pas ses missions. « L’agent contractuel » a signé : promis juré, « il s’engage à observer, pendant et après l’expiration de son contrat, le secret le plus absolu sur les travaux qu’il aura effectués ou les renseignements qu’il aura recueillis. » C’est ce qu’on appelle couper les cheveux en quatre ! Le journal satirique se gausse : « Les ‘travaux effectués’ ? Des extensions miracles ? La formule magique de la teinture aile de corbeau du Président ? »
Si l’information ultra-sensible a fuité, c’est qu’Olivier B. a produit son contrat de travail devant un tribunal, alors qu’il attaquait le site people Closer, qui évoquait son métier dans un article. Par capillarité, si l’on ose dire, ledit contrat se retrouve aujourd’hui dans le Canard Enchaîné.
Dans le canard enchainé de demain. Enorme: le coiffeur perso de @fhollande payé... 9895€ par mois. What else?
L’avocate du coiffeur du Président défend son client. Sarah Levy explique : premio, Olivier B. a dû « brader » son salon de coiffure pour se consacrer à la chevelure présidentielle. Secundo, « il est à la disposition du Président 24 heures sur 24… »
Ce n’est pas la première fois que le train de vie du palais de l’Elysée fait la une des journaux. En avril 2014, Mediapart avait révélé que le conseiller et grand manitou de la communication du président, Aquilino Morelle, se faisait cirer les chaussures au Palais. Au frais du contribuable. M. Morelle avait été renvoyé sur le champ.
L’information sur les émoluments du coiffeur élyséen ne va pas ravir François Hollande, qui travaille déjà à sa campagne en vue d’une possible réélection en 2017. Reste à savoir si, réélu, le président reconduirait pour cinq ans le CDD de son coiffeur.
Une bombe! Mais quels en seront les dégât collatéraux?
Le président dépenserait donc 10 000 euros/mois en coiffure.
Franchement, 3 heures dans un salon de coiffure de luxe à Paris, ça monte vite dans les 400 euros. Si le président devait se déplacer pour aller se faire coiffer, avec sa garde présidentielle, combien cela coûterait-il ? Et si le coiffeur devait avoir toutes les accréditations pour coiffer, la sûreté de l'état le surveillant constamment (on ne va probablement pas lui laisser approcher du président aussi facilement), combien mériterait-il de salaire? La question, finalement, c'est pourquoi on cache ce genre d'infos, et pourquoi on ne l'explique pas.
N'importe quel président se doit de dépenser des sommes folles pour assurer sa sécurité. On surveille un gars qui coiffe, pas 5 000... Ce qui est déjà très coûteux!
Si on ouvrait le marché, il faudrait enquêter et surveiller chaque candidat avant de lui permettre d'approcher le président. Ou alors, devrait-on faire bosser les coiffeurs avec des gardes qui pointent leurs armes sur eux, histoire d'être sûr qu'ils sont bien sûrs.
Finalement, la question est plutôt, est-ce qu'une position justifie ce genre de mesures? Et elle se pose pour pas mal de postes alors.
Et donc, ce serait quoi la solution pour ne pas dépenser 10 000 euros/mois pour la coiffure du président? Avec chiffres à l'appui, que l'on propose une solution moins coûteuse...
La question finalement, ne serait-elle plutôt de savoir si l'on a besoin d'un maillon faible, d'un président, sensé incarner un pays tout entier?
En tout cas, on peut dire que ceux qui promettent de changer les choses en étant différents des autres, comme président, mentent obligatoirement. Ils seront tous tenus par les mêmes impératifs de sécurité qui les éloigneront de la vie populaire.
Finalement, l'Europe, tellement décriée pour sa faiblesse, du fait de l'importance communautaire (qui relève d'une communauté), n'est-elle pas sur la bonne voie? Qui incarne l'Europe? Personne? L'Europe n'est-elle pas forte en ce sens, elle, qui fait l'impasse sur une sorte de nécessité biblique d'avoir un chef, qui incarnerait nos valeurs et notre sens de la communauté. Le communautarisme européen n'est-il pas révolutionnaire, voire visionnaire, en quelque sorte?
On pourra pinailler, mais les nations européennes n'ont toujours pas lâché certains leviers importants du pouvoir. Au G8, elles trouvent plus commodes d'avoir 4 sièges sur 8. L'Europe serait donc une régression de ce point de vue. Mais par contre, une amélioration de l'esprit communautaire, ce qui n'a probablement pas de prix (quelle plus belle ode à l'Europe que de réformer le G8, pour donner à l'Europe un siège, et supprimer les sièges de ses membres. L'Italie, la France et l'Allemagne prêtes à communautariser leur présence au G8 (dommage pour le Royaume-Uni), mais quel impact positif pour les autres membres de l'Union!). On peut surement miser sur la logique du fort qui mate le faible. Mais aujourd'hui, une logique plus communautaire, plus participative reste possible. Et l'Europe pourrait en être la preuve vivante.
Une idée à creuser, probablement.