Destruction économique sans doute mais, pour la plus grande part, d'un symbole de la financiarisation et de la spéculation dans ce qu'elles peuvent avoir de plus parasitaire. Voila donc un paradis fiscal européen qui tourne à l'enfer.
Il n'en reste pas moins que l'UE n'a, une fois de plus, pas été brillante dans cette affaire.
Le processus décisionnel a été opaque et cahotique. Au final d'ailleurs, personne n'assume clairement la responsabilité de ce qui a été décidé. C'est commode : " c'est pas moi, c'est " l'Europe " ".
Au passage l’UE s’assoit sur le principe de libre circulation des capitaux, qui figure pourtant en toutes lettres dans ses traités. Cela prouve que, en l’état actuel des choses, il peut y avoir deux poids deux mesures. C'est bien regrettable, mais cet accroc à l’un des articles du dogme ultralibéral ne me fait pas pleurer.
L’UE a aussi, pendant un moment, piétiné le principe de garantie des dépôts inférieurs à 100.000 €.
Elle a une large part de responsabilité dans ce désastre : non seulement elle ne s'est pas attaquée à la question de l'harmonisation fiscale entre les Etats membres mais elle tolère l'existence de paradis fiscaux en son sein.
Disons tout de même que les cris d’orfraie des gouvernants et élus chypriotes sont assez mal venus (pour la plupart).
Ce pays s’est vautré dans un système largement soutenu par de l’argent d’origine « incertaine » et tous les décideurs le savaient.
Que cet édifice malsain s’écroule ne serait pas une mauvaise nouvelle, si quelques honnêtes gens ne risquaient pas d’y laisser aussi des plumes.
Pour une synthèse assez remarquable et sans pathos sur l'affaire de Chypre :
http://www.slate.fr/story/69863/chypre-crise-eviter