» Pour vous inscrire : Inscription           » Si vous êtes déjà inscrit : Connexion           » Pour nous contacter : Contact

Affamés, assoiffés et peut-être irradiés, mais climatisés

Notes d'analyses et opinions

Re: Affamés, assoiffés et peut-être irradiés, mais climatisé

Messagepar voxpop » Lun 05 Nov 2012 18:32

En 2012, pour la première fois après huit années de hausse, l'investissement mondial dans les énergies " propres " va baisser en 2012.
Le Monde du 12 octobre 2012 fait état d'un rapport de Bloomberg New Energy Finance, publié le 9 octobre, qui fait état d'une chute de 20 % au 3ème trimestre 2012 par rapport à la même période de 2011 : " Ces chiffres suggèrent que l'investissement dans l'énergie propre pour toute l'année 2012 va tomber juste en-deça des 280 milliards de dollars de l'année dernière ".

Le même jour, 12 octobre, la Compagnie japonaise d'électricité Tepco reconnaissait qu'elle "savait avant même le tsunami de mars 2011 que les systèmes de protection de la centrale nucléaire de Fukushima étaient insuffisants. Dans un rapport de 32 pages, elle expliquait n'avoir pas agi par peur que la mise en oeuvre de nouvelles mesures de sécurité ne provoquent " une préoccupation sur la sûreté de toutes les centrales existantes " " (cité par Le Monde du 15 octobre).
De là à imaginer que de telles turpitudes pourraient ne pas épargner la France ...

Deux semaines plus tard, Sandy s'est chargée de rappeler que les catastrophes naturelles pouvaient impacter les régions les plus densément peuplées.
voxpop
 
Messages: 304
Enregistré le: Ven 24 Fév 2012 11:41

Re: Affamés, assoiffés et peut-être irradiés, mais climatisé

Messagepar voxpop » Dim 11 Nov 2012 23:16

Et la fête continue :

Selon Les Echos du 8 novembre 2012 : " L'industrie nucléaire sud-coréenne (est) ébranlée par une série de scandales ".
Pour mémoire, la Corée du Sud n'est pas un acteur secondaire dans le domaine nucléaire. Elle a de fortes ambitions à l'exportation, confortées depuis que, en 2009, elle a remporté un marché de plus de 20 milliards de dollars dans les Emirats arabes unis, face à EdF, GdF-Suez, Alstom et Areva.
Le PDG de Kepco (ne pas confondre avec la Tepco japonaise), compagnie nationale d'électricité, qui contrôle notamment l'industrie nucléaire du pays, a remis sa démission, suite au lancement d'une enquête pour malversation dans l'ensemble des centrales nucléaires de Corée du Sud. Il s'agirait de falsification des certificats de conformité de plusieurs milliers de composants utilisés dans la construction d'au moins 5 des 23 réacteurs nationaux. Situation suffisamment sérieuse pour entraîner l'arrêt de 2 réacteurs supposés particulièrement concernés par ces malversations, avec un risque de pénurie de courant en période hivernale.

La même édition des Echos nous apprend que le coût de la catastrophe de Fukushima est réévalué à 100 milliards d’euros, hors coût du démantèlement des réacteurs détruits, qui pourrait s’étaler sur 40 ans. Le Président de Tepco, Kazuhico Shimokobe, précise : « Nous ne savons pas à l’heure actuelle quel sera le coût total, car nous révisons les chiffres pour la décontamination et les compensations chaque trimestre ».
« L’opérateur de la centrale de Fukushima a indiqué qu’il allait probablement demandé à l’Etat 2 fois plus d’argent que prévu pour pouvoir gérer les conséquences de la tragédie de Fukushima ».

Et toujours dans cette même édition, comme un contrepoint à ces réjouissantes nouvelles concernant l’énergie nucléaire : « La crise de l’éolien atteint des proportions dramatiques. L’état d’urgence est décrété chez les géants de l’éolien. »
Parmi les causes évoquées, la réduction des subventions publiques : « L’Espagne, touchée par une grave crise économique, a suspendu les aides publiques aux énergies renouvelables ».
voxpop
 
Messages: 304
Enregistré le: Ven 24 Fév 2012 11:41

Re: Affamés, assoiffés et peut-être irradiés, mais climatisé

Messagepar voxpop » Dim 23 Déc 2012 14:09

Le retour de la droite fait planer un sérieux doute sur la sortie du nucléaire au Japon. Avant la parenthèse de centre gauche, le PLD (droite) avait conservé le pouvoir pendant des décennies, au cours desquelles ont été édifiées les centrales japonaises. Désormais de retour, il va cependant devoir composer avec la majorité de japonais hostiles au nucléaire. Affaire à suivre !

A cette occasion, le Canard enchaîné du 19 décembre 2012 commente deux informations qui méritent que l'on s'y attarde :
- Areva se félicite d'avoir " développé un outil permettant d'établir rapidement la cartographie détaillée des zones contaminées " : le FMV (" Field Monitoring Vehicule " : tracteur + remorque + sonde et appareil de mesure). La société annonce pour bientôt un " drone hélicoptère " qui pourra aussi mesurer les niveaux de contamination (AFP, 7 décembre 2012). Pourquoi diantre un tel arsenal, quasi-militaire, pour une technologie dont on nous assure qu'elle est sans risque ?
- l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) a publié sur un site spécialisé, et en anglais, une étude chiffrant à 430 milliards d'euros le coût d'un incident nucléaire " majeur " en France (du même ordre de grandeur que celui de Fukushima). Le Canard nous rappelle que ce montant est supérieur à celui du budget de l'Etat français. Pour un accident " sévère ", le coût serait de 120 milliards d'euros, ce qui n'est déjà pas mal. Dans tous les cas, il s'agit des coûts pour la France seule, indépendamment donc des impacts sur les autres pays.

La source de cette seconde information est l'ACRO (Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l'Ouest).
Le lien ci-après permet d'accéder au communiqué détaillé de l'ACRO, qui lui-même comporte les liens avec l'étude de l'IRSN ... en langue anglaise :
http://www.acro.eu.org/CP101212.html

L'un des intérêts de cette étude est qu'elle s'efforce de prendre en compte toutes les rubriques de coût, même si elle appelle l'attention sur les difficultés de chiffrage de certaines d'entre elles. Il est à noter que l'IRSN considère qu'un accident sévère pourrait être " géré ", contrairement à un accident majeur, dont les conséquences seraient " ingérables " pour la France.

L'ACRO a demandé à l'IRSN de publier également son étude en français, ce qui serait la moindre des choses.
voxpop
 
Messages: 304
Enregistré le: Ven 24 Fév 2012 11:41

Re: Affamés, assoiffés et peut-être irradiés, mais climatisé

Messagepar voxpop » Mer 09 Jan 2013 22:17

Le Canard enchaîné du 2 janvier 2013 publie une information que n'apprécieront guère les tenants de l'énergie nucléaire.
Willy de Rovere, alors qu'il était encore - pour quelques jours avant sa retraite - patron de la sûreté nucléaire en Belgique (Agence fédérale de contrôle nucléaire, AFCN), a fait part de ses états d'âme tardifs au micro d'une radio : " En toute honnêteté, si je considère le risque, je (choisis) d'autres formes d'énergie. (...) Nous devons nous demander si le risque nucléaire est encore acceptable. (...) En matière nucléaire, le risque est très faible mais les conséquences d'un accident peuvent être très graves ".
Salutaire prise de conscience, après 6 années de direction de l'AFCN !
L'avis de cet expert est désormais qu'il ne faut plus construire de nouvelles centrales et, pour ce qui concerne les installations existantes, " il faut les suivre de très près ".
Merci du conseil.
Pour enfin entendre un discours transparent sur le nucléaire, va-t-il falloir mettre à la retraite tous les experts et gestionnaires du secteur ?
voxpop
 
Messages: 304
Enregistré le: Ven 24 Fév 2012 11:41

Re: Affamés, assoiffés et peut-être irradiés, mais climatisé

Messagepar causonsen » Dim 24 Fév 2013 16:31

A la une du Monde.fr de ce jour (24 février 2013) : " Fuites sur un site de stockage de déchets nucléaires aux Etats-Unis ".

Extraits :
" Des fuites ont été détectées sur au moins six citernes de stockage souterraines contenant des déchets nucléaires dans l'Etat de Washington. Les autorités ont demandé à l'Etat fédéral plus d'aide pour nettoyer le site, mais la nature exacte des matières fuyant des cuves n'a pas été précisée.
Selon le gouverneur de cet Etat situé au nord-ouest des Etats-Unis, Jay Inslee, l'étendue des fuites sur le site d'enfouissement de Hanford, autrefois utilisé pour produire les bombes atomiques américaines, est "inquiétante" (...) pour tous les habitants de l'Etat
".

Une nommée " Hélène " a répondu à l'article du Monde :
" La photo est trompeuse, cette fumée n'a aucun rapport avec ces fuites ; de plus tout ça n'a rien à voir avec le nucléaire civil. Enfin lorsque le gouverneur parle d'inquiétudes il parle du besoin de changer les vielles cuves utilisées pour stocker ces produits tant chimiques que nucléaire, il ne parle pas de risques sanitaires et encore moins radiologiques, sauf à long terme si on ne rien fait rien. Comme souvent la presse mélange tout pour faire peur et vendre du papier, affligeant... "

Nous lui avons répondu :
" Les radiations et autres contaminations "militaires" sont moins dangereuses que les "civiles" ?
Le gouverneur de l'Etat de Washington a déclaré que "cette nouvelle est inquiétante pour tous les habitants de l'Etat", mais, selon vous, c'est la presse qui mélange tout pour vendre du papier ?
Et quid de ceux qui mélangent tout pour vendre du nucléaire ?
"

Pour accéder à l'article complet et aux réactions :
article du Monde.fr
causonsen
 
Messages: 309
Enregistré le: Mar 13 Mar 2012 19:15

Re: Affamés, assoiffés et peut-être irradiés, mais climatisé

Messagepar voxpop » Mer 27 Fév 2013 17:34

" Après une catastrophe nucléaire, mieux vaut ne pas évacuer les vieux ", tel est le titre d'un article paru sur Slate.fr, sous la plume de Michel Alberganti.
Ce titre pourra paraître un brin provocateur, mais l'article montre que la réalité l'est tout autant : " Au cours d'un débat sur l'étude de l'IRSN qui évalue le coût d'un accident nucléaire, la question des victimes a conduit à cette conclusion aussi logique que surprenante. Et inapplicable. "

A lire, pour découvrir l'étrange conception de la notion de " victime " dans le domaine du nucléaire, mais aussi pour prendre connaissance des nombreux commentaires suscités par l'article, qui font une large place aux défenseurs de cette technologie.
http://www.slate.fr/life/68619/mieux-vaut-ne-pas-evacuer-les-vieux
voxpop
 
Messages: 304
Enregistré le: Ven 24 Fév 2012 11:41

Re: Affamés, assoiffés et peut-être irradiés, mais climatisés

Messagepar causonsen » Mer 17 Sep 2014 15:10

En couverture du dernier numéro de Science et Vie : " Accident nucléaire. Comment la France s'y prépare ? "

Nous empruntons au Canard enchaîné ses commentaires sur cet article de Science et Vie.

Extraits :
" (...) Contraste saisissant : autant les questions sont claires, autant les réponses officielles font dans le flou, l'empêtré, l'emberlificoté.
Exemple : pour évacuer la population, il y a bien un " périmètre de planification d'intervention ", mais il ne dépasse pas 10 km autour de chaque centrale. Que faire si la radioactivité s'amuse à se promener à 50 km, comme à Fukushima ? Ou plus ? Là le nombre de personnes à évacuer explose ! Pour Gravelines, par exemple, on passe de 70.000 habitants dans les 10 km à 3 millions dans un rayon de 100 km ... Réponse officielle : " L'Etat est en train de préciser sa doctrine d'évacuation de masse. " (...)
Comment savoir si l'on a été contaminé ? Un officiel explique que " quatre camions-laboratoires sont prêts à partir à tout moment, ainsi que quatre conteneurs " bourrés de matériel de détection. Mais comment examiner en urgence, avec si peu de moyens, des dizaines, des centaines de milliers de personnes ? Parade officielle : " Nous avons réfléchi à la trame d'un questionnaire qui serait envoyé aux habitants de la région accidentée "
... "

Et le reste à l'avenant.
Les pieds nickelés au royaume du risque nucléaire ...
causonsen
 
Messages: 309
Enregistré le: Mar 13 Mar 2012 19:15

Re: Affamés, assoiffés et peut-être irradiés, mais climatisés

Messagepar scripta manent » Mar 07 Avr 2015 11:11

Le Canard enchaîné, dans son édition du 1er avril, évoque le risque du crash d'un avion sur une installation nucléaire.
Il cite Jacques Repussard, directeur général de l'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IRSN) qui, le 27 février 2014, devant une commission d'enquête parlementaire, a déclaré :
" Je ne pourrais pas affirmer sous serment qu'en cas de crash d'un avion de très grande capacité, chargé de dizaines tonnes de carburant, les conséquences de l'incendie seraient maîtrisées. Le risque zéro n'existe pas."
Quant au colonel Paquot, du Service d'information et de relations publiques de l'armée de l'air, il déclare :
" Comment voulez-vous qu'on soit capable de savoir à l'avance qu'un avion de ligne va tomber sur un site nucléaire ? "
Mais il ajoute :
" N'allez surtout pas croire que nous sommes impuissants vis-à-vis d'une telle menace (...) notre chaîne de décision est quand même ultra-rapide. "

Exemple : dans le cas du crash récent de l'A320 de Germanwings, le site nucléaire de Cadarache n'était qu'à 7 minutes de vol du lieu d'impact. Un mirage a décollé de sa base à 10h38 et le crash a eu lieu à 10h40.
scripta manent
Site Admin
 
Messages: 330
Enregistré le: Mer 06 Juil 2011 11:35

Précédente

Retourner vers Notes du portail

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 1 invité

cron