Citoyens unis d'Europe - Solidarité et démocratie

La crise a fait éclater au grand jour les malentendus sur lesquels on s'est volontairement assis pendant des années, pour pouvoir construire (oui, mais quelle Europe ?) malgré l'absence de vision commune de la part des dirigeants (et probablement des citoyens).
Lire L'Europe fait resurgir les fractures de Maastricht

Certes, la crise fait resurgir ce que l'on avait caché sous le tapis, les ferments destructeurs que l'on pouvait se permettre de ne pas vouloir voir en période de croissance (ex. les améliorations nécessaires du mode de fonctionnement de l'Europe n'ont hélas pas vu le jour avant l'élargissement).
Le soufflé de la croissance retombe et voilà que l'on reparle de coopérations renforcées, de fédéralisme, des mots que l'on n'entendait plus ... Acceptons-en l'augure.

Les mots de Wolfgang Schäuble vont dans ton sens...
Wolfgang Schäuble pour une "vraie révolution" en Europe

Rêvons : voici la dernière phrase de son entretien :
"Si nous élisons un président de la Commission au cours d'une campagne électorale, l'Europe ne sera plus, après cela, la même Europe !"

Oui, voila qui peut sembler encourageant, mais ...
3 remarques :
- Il est question de Président de la Commission (retour à 'l'ère Delors" ?) ; quant au Président de l'UE, encore récemment présenté comme une avancée décisive des traités, il est rayé de la carte.
- Sauf erreur de ma part, Wolfgang Schaüble ne s'est pas distingué jusqu'à présent sur le terrain de l'Europe solidaire et sociale ; écoutons-le : (Le Monde 14.11) "Nous avons besoin de modifications limitées du traité pour avoir des mécanismes de contrôle plus efficaces du respect des engagements pris, une politique budgétaire commune et une amélioration de la compétitivité des différentes économies". En somme "nous (?) avons besoin" que l'Europe s'aligne sur les positions allemandes ?
- "Le cinéma français, le charme de Paris ..., tout cela compte". Pourquoi pas un parc d'attraction ethnologique ?
Danke sehr Herr Doktor, encore un petit effort, car nous voulons une autre Europe et le modèle social français, restauré et dynamisé, n'est pas si mal.
Mais restons optimistes, il y a sans doute là une ouverture qu'il serait dommage de négliger, d'autant plus que Wolfgang Schaüble, dans le même article, prend résolument parti pour une taxe sur les transactions financières et pour des avancées européennes en effectif réduit si, comme il est probable, il n'est pas possible de faire autrement.

Le Monde.fr de ce jour (4 avril 2014) relève une déclaration de Wolfgang Schaüble à propos de la situation de la France à l'issue des élections municipales qui se sont soldées, dimanche dernier, par une déroute du PS :

Extraits :
" La France reste un pays fort "
Affirmation jeudi du ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble. "La France est dans une situation difficile parce que le soutien pour [François] Hollande est faible", a expliqué le ministre sur le plateau d'une émission télévisée diffusée en fin de soirée, mentionnant notamment les élections municipales qui se sont soldées par une débâcle pour le Parti socialiste.
" Mais la France a de bons indicateurs économiques, meilleurs qu'attendu ", a poursuivi M. Schäuble. Le pays doit se réformer " et Hollande va le faire ", a-t-il assuré. Dans sa longue interview avec un journaliste connu de la télévision publique, M. Schäuble a en outre professé… son amour pour la France, " son savoir-vivre, sa gastronomie ", Brigitte Bardot et Juliette Gréco. "

Le 14 novembre 2011, Il considérait déjà que " Le cinéma français, le charme de Paris ..., tout cela compte ".

Cette manie d'associer " les p'tites femmes de Paris " aux austères considérations économiques concernant la France frise l'inconvenance, Herr Doktor.