" Le PIB (Produit intérieur brut) est devenu l'un des indicateurs économiques majeurs. Il est le parfait reflet de nos temps consuméristes : il additionne tout ce qui se vend, le meilleur comme le pire, et il ignore tout ce qui est gratuit. Il ne prend pas non plus en compte ce qui est détruit ou dégradé. " (Le PIB, un indicateur piège)
L'Indicateur de progrès social (SPI - " Social progress index ") est l'une des tentatives de mise au point d'un indicateur plus pertinent pour mesurer le bien être d'une population et les variations de ce bien-être.
Un article du Monde.fr (" L'indice qui calcule autrement la prospérité d'un pays " - 13 avril 2015) fait état de cette tentative.
Extraits ;
" Pour évaluer la richesse d'un pays, il existe depuis les années 1930 le produit intérieur brut, ou PIB – il avait été créé pour mesurer l'effet de la Grande Dépression sur l'économie américaine. Cet indice, souvent critiqué en raison de ses critères strictement économiques, n'avait pas jusqu'à présent d'alternative ; désormais, il existe le SPI, pour « Social Progress Index », qui mesure le progrès social de chaque pays.
Ses concepteurs, des économistes et des statisticiens, ont pu présenter cette année les premiers résultats de leur travail entamé en 2009. Après une version bêta en 2013, l'édition de l'an dernier ne portait que sur 50 pays. Cette année, 133 pays représentant 99 % de la population mondiale sont passés au crible.
La méthodologie du SPI s'articule autour de trois axes : la capacité d'une société à satisfaire les besoins de base de ses citoyens (qualité et accès au système de santé, au logement, à la sécurité…), à construire les fondements de leur bien-être sur la durée (en leur donnant accès à l'éducation et à l'information) et à leur donner l'opportunité de s'accomplir. (...) dans ce classement, la France se positionne en 21e position, loin derrière sa 6e place au classement plus traditionnel du FMI, et les Etats-Unis en 16e position, abandonnant leur 1re place mondiale. " (Le Monde.fr)
De son côté, la Libre Belgique du 18 avril 2015 émet le commentaire suivant :
" La Belgique se situe à la 17e place sur 133 dans le classement 2015 de l'indice de progrès social, un nouveau venu parmi les indicateurs complémentaires au PIB. (...)
La Norvège, la Suède et la Suisse arrivent en tête.
Selon l'équipe américaine qui a élaboré cet indice, le progrès social est la capacité d'une société à permettre à ses habitants de maintenir ou d'améliorer leur qualité de vie et de créer les conditions nécessaires pour qu'ils atteignent leur plein potentiel. La Belgique, derrière les Pays-Bas (9e), la Grande-Bretagne (11e), l'Autriche (13e) ou l'Allemagne (14e), mais devant la France (21e) et l'Italie (31e), obtient des scores très élevés dans trois catégories: la nutrition et les soins médicaux de base, l'eau et les installations sanitaires, ainsi que l'accès à l'éducation de base. En revanche, notre pays est à la traîne sur les fondations d'un bien-être durable. "
(La Libre Belgique)
Le dogme de la croissance à tout prix est à ce point ancré dans les esprits que les médias n'hésitent pas à parler hardiment de " croissance négative " (pourquoi pas "décroissance" ?) lorsqu'un pays réalise une " contre performance économique ".
" Prospérance " ne serait pas mal pour dénommer un indicateur de bien-être, les variations de la prospérance pouvant être positives ou négatives.