Citoyens unis d'Europe - Solidarité et démocratie

« Amis Anglais … si vous restez, vous allez nous pourrir la vie »

Dans un billet au ton grinçant « Le Brexit, un sacrifice pour l’Europe », le correspondant à Bruxelles de « Libération », Jean Quatremer, s’adresse à ses « amis Anglais » pour leur demander de faire le sacrifice de partir « pour le bien commun européen ».

Extraits :

« Il est évident que les partisans du Brexit vous mentent en vous faisant croire que, seuls, vous vous en sortirez mieux dans un monde dominé par les Etats-Unis, l’Asie et, demain, l’Afrique, d’autant que l’Europe que vous honnissez est largement à votre main idéologique … Mais qu’importe ! Ici je défends le point de vue de l’Union, et c’est dans son intérêt qu’il faut que vous la quittiez. Si vous restez, vous allez nous pourrir la vie comme jamais auparavant : David Cameron sera le seul leader européen ayant été capable de remporter un référendum sur l’Europe et retrouvera donc un rôle central dans le jeu communautaire. Lui et ses successeurs négocieront alors concession sur concession pour enterrer totalement le rêve fédéraliste des pères de l’Europe et achever la transformation du Vieux Continent en une zone de libre-échange de plus en plus molle. Tout espoir d’un rebond européen sera alors définitivement enterré … Votre maintien dans l’Union évitera une crise immédiate, mais plombera durablement le projet européen jusqu’au délitement final … Seul votre départ en fanfare pourrait lui permettre de rebondir… seul un choc de grande ampleur pourrait la réveiller et obliger les dirigeants les plus visionnaires (s’il en reste) à réagir pour éviter un émiettement mortel …

Votre sacrifice pour le bien commun européen aurait de la grandeur, un sacrifice qui, je le reconnais, pourrait aboutir à la disparition du Royaume-Uni, l’Ecosse voire l’Irlande du Nord pouvant être tentées par l’indépendance. Mais, au fond, ce ne serait que la quatrième fois que vous viendriez au secours des tribus européennes divisées, après la lutte contre l’Empire français puis les deux Reich allemands, et ce, au prix de lourds sacrifices. Alors amis Anglais, un peu de courage ! …

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