Sous le titre " Au Portugal, les bénéficiaires d'aides sociales sont appelés à se rendre "utiles" ", Le Monde.fr du 23 août, nous apprend que :
" Certains bénéficiaires de l'allocation pour la réinsertion sociale devront (y) exercer une "activité socialement utile", jusqu'à quinze heures par semaine, pour continuer de bénéficier de cette aide. Pour le ministre de la solidarité sociale, Pedro Mota Soares, le revenu social d'insertion (RSI), une allocation qui a pour objectif d'aider les personnes sans ressources jusqu'à ce qu'elles retrouvent un emploi, "est un droit qui comporte aussi des devoirs. Cette mesure concernera les personnes aptes à exercer une activité professionnelle et qui n'ont pas d'enfant ou de personne âgée à leur charge. Ceux qui refuseront se verront privés du RSI. Les bénéficiaires seront notamment appelés à participer "au nettoyage de jardins publics, à des travaux de rénovation dans des institutions sociales ou à l'organisation d'évènements sportifs et culturels.
A la fin de juin, quelque 339 000 Portugais percevaient ce revenu d'insertion, dont le montant moyen s'élevait à un peu plus de 92 euros par mois, d'après des données de la sécurité sociale. Le gouvernement estime pour sa part que près de 60 000 personnes touchent le RSI sans être inscrites dans un centre de recherche d'emploi.
Cette mesure était une promesse de campagne du gouvernement de centre-droit, au pouvoir depuis que le Portugal s'est vu accorder, en mai 2011, une aide internationale de 78 milliards d'euros, en échange d'un vaste programme de rigueur et de réformes pour assainir ses finances publiques. Ce plan d'économies sans précédent comprend notamment une hausse généralisée des impôts et la baisse des salaires des fonctionnaires ainsi que des prestations sociales.
La recette prônée par les créanciers du Portugal, l'Union européenne et le Fonds monétaire international, provoquera cette année une récession économique estimée à 3 % du PIB, alors que le taux de chômage a atteint au deuxième trimestre le niveau record de 15 %. "
Les commentaires qui ont fait suite à cet article du Monde.fr peuvent se répartir en 3 catégories :
- les opposants à la mesure, qui considèrent qu'elle est "infâmante" pour les bénéficiaires des aides :
- les personnes qui approuvent la mesure, mais avec deux visions très contrastées :
. bien fait, ils n'ont qu'à bosser ! (exemple : " Que Pôle Emploi les expédie là où il y a des besoins) "
. bien vu, cela "déculpabilisera" les bénéficiaires des aides en les remettant dans le circuit social.
Illustration de la troisième catégorie, ce commentaire : " J'ai connu une époque de ma vie au RMI. Et, en ce qui me concerne, je peux dire que le pire, après la pauvreté qui m'interdisait le moindre confort/cadeau et me forçait même à arbitrer entre choses essentielles, c'était le désoeuvrement, et la honte allant avec. Je ne prétends pas parler pour tout le monde bien sûr, mais dans mon cas au moins, j'aurais été heureux d'être obligé de faire des choses utiles à la société, d'avoir des interactions sociales, j'aurais été moins seul, moins " de trop" ".
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