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La Fondation Robert Schuman préconise pour l’Europe une « dose de protection et cohésion sociales ». Une « dose » seulement ?

Notes d'analyses et opinions

La Fondation Robert Schuman préconise pour l’Europe une « dose de protection et cohésion sociales ». Une « dose » seulement ?

Messagepar scripta manent » Dim 15 Déc 2013 23:34

Un écho du Monde.fr, intitulé « L'Europe et la mondialisation » évoque dans ces termes une note d’analyse publiée par la Fondation Robert Schuman le 2 décembre 2013 : « Certes la mondialisation fragilise sensiblement les positions acquises des Etats et confronte l'Union européenne à plusieurs risques. Mais elle met également en valeur les atouts considérables de l'Union sur la scène internationale. A charge pour les responsables politiques de les reconnaître et de les mettre en œuvre, comme le montre la Fondation Schuman. »

Sous le titre « L’Europe dans la mondialisation : risques et atouts », l’auteure, Nicole Gnesotto, par ailleurs Vice-présidente de Notre Europe / Institut Jacques Delors, donne son appréciation des handicaps et des atouts de l’Union européenne. D’un côté, un affaiblissement du poids démographique et économique sur la scène internationale, une dépendance énergétique et la marginalisation politique par absence d’intégration et de cohésion. De l’autre, une région qui reste la première puissance économique et la plus grande zone de stabilité démocratique de la planète, avec un pouvoir d’attraction encore considérable.

Nicole Gnesotto énonce par ailleurs trois conditions pour un rebond de l’Union européenne « une refondation de la croissance », dont on croit comprendre qu’elle pourrait s’accommoder d’une remise en question des critères de Maastricht, un « partage des souverainetés », qui consisterait à « dépasser le clivage historique entre la défense des souverainetés nationales et le recours à l'intégration » (on aimerait en savoir plus sur les voies et moyens de ce dépassement) et une « défense de la démocratie », visant à endiguer la montée des populismes et des courants d’extrême droite.
On retrouve dans ce dernier point le discours de nombreux politiciens qui, après avoir participé à la perte de substance de la démocratie - en abdiquant les pouvoirs de l’Etat au profit de la sphère économico-financière - prétendent la restaurer en s’attaquant aux « populismes », c'est-à-dire aux effets et non aux causes du déficit démocratique. Il est certes plus facile de faire des effets de manche en dénonçant les « populistes » que de les priver de leur fonds de commerce en redonnant sa dignité et sa capacité d’action au politique.
L’auteure va jusqu’à évoquer « la montée d'idéologies prônant pêle-mêle le retour à la nation, le rejet des étrangers, et la haine du libéralisme économique mondialisé. » La non adhésion aux principes de la mondialisation ultralibérale serait ainsi une manifestation de « haine », mise au même plan que le rejet des étrangers !

Il faut donc souligner une nouvelle fois que la restauration de la démocratie, ce n’est pas la lutte contre les populismes, c’est la lutte contre ce qui les a fait naître.
Nicole Gnesotto ne prend pas ce chemin lorsqu’elle met en avant « la modernité des principes d'action de l'Union européenne » qui, sur le plan économique et financier, s’exprimerait par « une adhésion plus mesurée à l'idée d'une toute puissance des marchés, la nécessité d'une certaine régulation politique des échanges mondiaux et d'un contrôle minimal des opérateurs financiers assortie d'un rôle de l'Etat en faveur d'une dose de protection et de cohésion sociales. »
On peut difficilement faire plus « mesuré » dans la remise en cause des principes ultralibéraux !
Car « une adhésion plus mesurée » reste tout de même une adhésion, en l’occurrence à l’idée de « toute puissance des marchés » ... On comprend mieux dans ces conditions que l’auteure se contente d’un contrôle « minimal » des opérateurs financiers et d’une « dose » de protection et de cohésion sociales.
Est-ce avec cette eau tiède qu’elle espère contrer les « populismes » ?
Il est vrai que, par ailleurs, elle nous pose cette question d’une fraîcheur désarmante : « De façon générale, la mondialisation renouvelle profondément cette question : l'enrichissement continu de la planète nourrit-il la démocratisation du monde ? »
La réponse est non : l’un des leviers essentiels de la mondialisation ultralibérale est de réduire les Etats démocratiques à l’impuissance.
Nicole Gnesotto considère que les principes qu’elle énonce « peuvent fonder l'écriture du nouveau grand récit politique que les citoyens européens attendent pour aimer de nouveau l'Europe dans la mondialisation. » Peut-on aimer une mouche qui se laisse prendre dans une toile d’araignée ?
Les citoyens aimeront de nouveau l’Europe quand elle se ressaisira des pouvoirs sans lesquels la démocratie est un leurre.

Pour accéder au texte complet de l'analyse publiée par la Fondation Robert Schuman : L'Europe dans la mondialisation
scripta manent
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Enregistré le: Mer 06 Juil 2011 11:35

Re: La Fondation Robert Schuman préconise pour l’Europe une « dose de protection et cohésion sociales ». Une « dose » seulement ?

Messagepar causonsen » Ven 17 Jan 2014 12:12

Une version résumée de cet article est parue sur Agoravox.
Elle y a suscité un débat où les europhobes se sont largement manifestés. C'est le risque chaque fois que l'on produit un article évoquant les actuels défauts de l'Union européenne. La contrepartie positive est que cela apporte du trafic sur notre forum et sur les articles qui soutiennent nos opinions.

http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/la-fondation-robert-schuman-146444?pn=1000#forum3923125
causonsen
 
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