Un petit mois après l'article du
Wall street journal qui a provoqué l'ouverture de ce sujet, l'AFP de ce jour (8 mai 2013) publie une nouvelle qui renforce le sentiment que l'Union européenne pourrait bien remettre " un certain protectionnisme " au goût du jour.
Extrait :
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La Commission européenne s'est lancée mercredi dans un bras de fer à l'issue incertaine avec Pékin en proposant aux Etats membres de lourdement taxer les importations de panneaux solaires chinois, au risque d'envenimer les relations commerciales entre l'Union européenne et la Chine. L'exécutif bruxellois a proposé aux Etats d'approuver pour le 5 juin une taxation provisoire de 47% en moyenne sur les panneaux solaires importés de Chine afin de protéger les firmes européennes du secteur, menacées de disparition, a annoncé à l'AFP une source proche du dossier. "
Il faut dire que l'Union a importé en 2011 pour 21 milliards d'euros de panneaux et composants solaires en provenance de Chine, contrbuant ainsi à la déroute de sa propre industrie dans ce domaine. Cruel échec, lorsque l'on sait que le traité de Lisbonne a confirmé la politique commune énergétique en tant qu'axe majeur de la construction européenne ...
C'est le Commissaire européen au commerce, Karel de Gucht, qui est à la manoeuvre sur ce dossier. En octobre 2012, il avait vertement rabroué notre Ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, lorsque celui-ci avait critiqué - une nouvelle fois - les excès du libre-échange : "
M. Montebourg s'affiche contre la mondialisation, il est protectionniste, c'est un choix. Mais son raisonnement ne tient pas la route. La France ne peut pas, seule, redistribuer les cartes du commerce mondial. "
Fort bien, c'est donc l'Union européenne qui va s'en charger ?
Dans le domaine du commerce international comme dans celui de la dérégulation financière et de la politique monétaire, nous entrons dans une période où les accrocs européens au dogme ultralibéral vont être de plus en plus fréquents. Les acteurs de ce processus se garderont bien de le dire, pour sauver la face, mais ils ne se garderont pas de le faire, pour sauver les meubles. Deux exemples :
- l'OMC, chantre du libre-échange mondial, perd du terrain au profit des accords bilatéraux, propices à la réintroduction de clauses pragmatiques et conditionnelles ;
- la BCE use de son indépendance pour prendre des dispositions qui visent à alléger la pression des marchés financiers sur les Etats en situation de crise financière ; c'est encore timide mais, qui sait, on en arrivera peut-être à remettre en cause le principe de "l'intermédiation", qui interdit aux banques centrales d'accorder directement des crédits aux organismes publics ?
Pour accéder à l'article de Boursorama qui évoque la dépêche de l'AFP :
L'Union européenne engage le fer avec la Chine sur le solaireVoir aussi :
Bruxelles approuve la taxation des panneaux solaires chinois