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Le N° 54 (janvier 2015) des " Etudes et éclairages " publiés par le Département des statistiques et des études économiques de la Direction générale des douanes et droits indirects rend compte de la différence de comportement des entreprises implantées en France, selon leur " filiation " : filiales de groupes étrangers ou non.

Le chapeau introductif de cette note en résume le contenu :
" En 2013, les filiales des multinationales sous contrôle étranger représentent près de la moitié des échanges de la France.
Leur implantation sur le territoire national s’inscrit dans la stratégie d’internationalisation des grands groupes et illustre l’attractivité de la France. Leur activité est prépondérante dans la pharmacie, la chimie et les machines.
Elles s’approvisionnent plus volontiers auprès de leur maison mère pour desservir les marchés français et européen, mais ont une vocation exportatrice moins affirmée que celle des groupes français.
Au final, les groupes étrangers enregistrent un déficit commercial (...) d’environ 80 milliards d’euros en 2013, quand les opérateurs français affichent une
balance commerciale équilibrée. "

Nous citons également les développements concernant la " forte présence des groupes étrangers dans les échanges de la France " :
" Dans une économie mondialisée, les mouvements de capitaux, de biens et de services s’inscrivent toujours davantage dans la chaîne de valeur mondiale.
La forte expansion des investissements étrangers (IDE) en France illustre cette montée en puissance : en 2012, les stocks d’IDE entrants représentent 998 milliards de
dollars soit 38,4 % du PIB, après 23,8 % en 2002, ce qui place la France au 5ème rang mondial des IDE entrants (derrière les Etats-Unis, la Chine, le Royaume-Uni et l’Allemagne). Ce mouvement témoigne de l’attractivité du site France, pour la qualité de sa main d’œuvre et de ses infrastructures, et comme tremplin vers le marché européen.
L’implantation de filiales étrangères en France (entreprise contrôlée à plus de 50 % par une autre entreprise dont le centre de décision est implanté à l’étranger) participe à ce mouvement de mondialisation. En 2013, presque la moitié des échanges de la France est réalisée par les groupes multinationaux sous contrôle
étranger (46 %). Ces derniers ont une plus forte propension à importer puisqu’ils représentent la moitié des achats (257 milliards), contre 41 % des exportations (175 milliards). Ces proportions sont proches de celles observées au Royaume-Uni (45 % des importations et 50 % des exportations relèvent de groupes étrangers), mais supérieures à celles observées en Italie (respectivement 24 % et 40 %), les données n’étant pas disponibles pour l’Allemagne et l’Espagne.
Les filiales sous contrôle américain captent le tiers des échanges des groupes étrangers implantés en France, loin devant les groupes allemands (17 %). Celles affiliées à des groupes britanniques, suisses et japonais ont un poids inférieur à 10 %. "

Ces chiffres sont peu connus. Ils illustrent pourtant bien la complexité des structures de décision dans le contexte de la mondialisation.
Ils conduisent aussi à relativiser la portée des appels au " patriotisme " des opérateurs économiques.

Pour accéder au texte complet de note de la Direction générale des douanes : Douanes