En réaction à la dernière intervention télévisée de Nicolas Sarkozy (1er décembre), François Bayrou a parlé d'une " Europe communautaire, où les pays sont dans une démarche coopérative ".
Une coopérative c'est mieux que l'actuel supermarché, mais faut-il comprendre que François Bayrou n'ose plus le mot
" fédéralisme " ?
Il est vrai que, en l'état actuel d'une partie de l'opinion en France, il y a des mots dont il faut user avec discernement mais il ne faudrait pas, à force de " subtilité politique ", escamoter les vrais débats.
Extraits de la communication de François Bayrou à l'AFP :
"C'est un discours qui apparaissait au premier abord comme un discours de campagne, construit sur des théories économiques fumeuses, comme celle qui voudrait que la globalisation financière ait été inventée pour corriger les ravages de la mondialisation, alors qu'elle en est l'un des visages et la condition même. (...) Tout cela au fond aurait été banal s'il n'y avait eu la deuxième partie qui, sur l'Europe, est un renoncement pur et simple à tous les principes de la construction européenne. (...) Ce discours sur l'Europe, aucun pays européen et aucun citoyen conscient des enjeux ne peut le laisser passer. (...) Ce que Nicolas Sarkozy annonce, ou plutôt ce qu'on lui fait dire, c'est en toutes lettres la fin de l'Europe communautaire, celle où les pays sont dans une démarche coopérative et participent tous ensemble à la marche en avant de l'Union, celle aussi où des institutions sont en charge de défendre l'intérêt général européen en dialogue avec les légitimes intérêts nationaux. (...) Ce que Nicolas Sarkozy dit, c'est que désormais, on fera l'Europe intergouvernementale et on comprend, entre les lignes, que c'est de l'intergouvernemental à deux, entre la France et l'Allemagne. (...) Cette démarche est offensante pour les autres pays européens, totalement incrédible parce que personne ne l'acceptera, et fait courir un très grand risque de crise. (...) Il y a eu beaucoup de dérives de la construction européenne et elles sont principalement le fait des traités de Nice et de Lisbonne qui l'un et l'autre sont indirectement ou directement l'oeuvre des gouvernements auxquels Nicolas Sarkozy participait ou qu'il présidait ".