Une bonne nouvelle : on peut demander à l'Europe de rappeler à l'ordre un de ses membres s'il ne met pas en oeuvre les mesures nécessaires à la préservation d'une espèce animale en danger.
En l'occurrence, saisie par une dizaine d'association de protection de l'environnement, la Commission européenne vient d'envoyer à la France une lettre de mise en demeure pour avoir manqué à ses obligations de protection de l'ours brun dans les Pyrénées. Si l'infraction perdure, la Cour Européenne de Justice pourrait être saisie.
L'ours brun est particulièrement délicat à protéger. Il existe en effet un lobby local assez puissant qui milite contre la présence de l'animal. Aucun politicien n'a vraiment envie d'aller le chatouiller (le lobby). Du coup, les gouvernements successifs se paient de mots mais ne font pas grand chose pour protéger le plantigrade, dont il ne reste que 21 individus (et encore, grâce à une réintroduction d'une petite dizaine d'ours slovènes à partir de la fin des années 90, faute de quoi la sous-espèce locale disparaissait définitivement). Il faudrait réintroduire davantage d'animaux, mais l'Etat n'a plus souhaité intervenir sur le dossier.
La France a deux mois pour répondre à la Commission, faute de quoi cette dernière pourrait être amenée à saisir la Cour de justice des communautés européennes, et se voir infliger des pénalités financières ou supprimer des subventions versées à l'agriculture, au tourisme ou aux infrastructures de la région.
On lira tous les détails dans l'article du Monde daté du 13 décembre 2012