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Monnaie et souveraineté : comment compléter l'euro ?

Origine et situation des dettes publiques, en Europe et ailleurs - Politique et pouvoir monétaires

Monnaie et souveraineté : comment compléter l'euro ?

Messagepar pierre » Mar 10 Nov 2015 00:35

Ci-dessous des extraits d'un article de Michel Aglietta ( professeur émérite en sciences économiques à l'université Paris X, conseiller scientifique au CEPII ) publié dans ''L'Economie politique'' N°66 en avril 2015.
Décryptant les rapports entre monnaie et souveraineté, cette étude, à la fois dense et pédagogique, aidera les non-spécialistes à donner un sens aux interactions économiques et politiques complexes dans lesquelles ils sont immergés.

L'auteur appelle à des avancées institutionnelles jugées indispensables pour compléter l’euro, doublées d'une politique européenne d'investissement.
Il dresse d'abord le constat de la paralysie politique de l'Europe :

L'euro est une monnaie incomplète, privée du lien organique entre la banque centrale et l'Etat souverain. D'où la violence de la crise dans la zone euro. Un Etat fédéral européen étant hautement improbable, l'union monétaire ne pourra fonctionner que sur la base de partages partiels de souveraineté. ( … )
La gestion de la crise grecque est l’illustration la plus emblématique de la persistance dans l’erreur.
Trois plans d’aide ont été appliqués et des avancées minimales dans la consolidation des structures financières de l’Europe ont été faites en 2011 et 2012 lors du déchaînement de la crise financière qui a forcé à des «compromis de la dernière chance ».
Près de cinq ans d’une mise sous tutelle de la Grèce y ont abouti à un recul du PIB de 25 %, une chute de l’investissement de 40 %, une hausse de plus de 13 points du taux de chômage (atteignant 26 % en 2014) et une amputation de 23 % des salaires du secteur public ; tout cela pour une augmentation de la dette publique de 109 % à 175 % du PIB ! La crise sociale résultant de ces « performances » a mené au pouvoir une force politique portant des idées nouvelles. On aurait pu espérer que ce changement fasse bouger les lignes, d’autant que la zone euro dans son ensemble est enlisée dans un équilibre autoentretenu de croissance trop faible pour faire reculer le chômage. Mais les instances dirigeantes de l’Europe (Conseil Ecofin, groupe euro, Conseil européen) restent enfermées dans des postures stéréotypées et bardées de règles arbitraires qui les empêchent de considérer le principe de réalité.
La Banque centrale européenne (BCE), qui porte seule un intérêt commun en tant qu’instance fédérale, a cherché à mettre les gouvernements devant leurs responsabilités.


Après avoir éclairci les rapports entre monnaie et souveraineté, il tire les conséquences de l’incomplétude de l’euro :

Les conséquences ravageuses de cette incomplétude ont éclaté dans la crise. Parce que les Etats de la zone euro ne sont pas placés sous l’autorité d’un ordre constitutionnel commun, tout se passe comme si les dettes publiques nationales étaient dégradées en dettes privées. Le lien organique entre l’Etat et la banque centrale ( ... ) est coupé. Les Etats peuvent donc devenir insolvables.


L'absence de coordination macroéconomique et budgétaire de la zone euro est en effet une impasse :

Les déficiences de l’union monétaire viennent du manque de capacité de régulation politique au niveau européen. La méthode de la concertation intergouvernementale par petits pas est à la fois inefficace et non démocratique, donc sans légitimité. La concertation intergouvernementale ne résiste pas aux forces centrifuges exacerbées par la crise. Car les Etats, dans leurs rapports réciproques, ne peuvent exprimer vis-à-vis de l’UEM que des intérêts nationaux, donc particuliers. Ils ne cherchent qu’à faire reconnaître leurs intérêts par rapport aux autres. Depuis la crise, les conflits d’intérêts se sont aiguisés. Un intérêt commun, capable d’engendrer un compromis, n’apparaît que dans les situations extrêmes où tout l’édifice menace de s’écrouler. Il est nécessairement minimaliste.
(...)
Les pays ont continué à être jugés à partir de programmes de stabilité à moyen terme devenus obsolètes, parce que fondés sur des hypothèses de croissance à moyen terme grossièrement erronées. En outre, la surveillance macroéconomique devait introduire une mesure de symétrie dans les ajustements entre pays excédentaires et pays déficitaires en balances des paiements pour ne pas faire porter exclusivement l’ajustement sur les pays déficitaires les plus fragiles. Or l’Allemagne a exhibé des excédents de plus en plus grands et dépassé le seuil jugé raisonnable sans déclencher la moindre obligation d’augmenter sa demande intérieure pour le réduire. Enfin, la procédure de va-et-vient impliquée par le semestre européen est demeurée entièrement verticale et dépourvue de tout contrôle démocratique : chaque gouvernement dialogue séparément avec la Commission. Les inter n’ont pas force de loi européenne puisqu’ils ne sont pas avalisés par un parlement souverain (…) L’incapacité à promouvoir une coopération raisonnée, recherchant des objectifs économiques communs, contingente à la situation de l’ensemble de la zone, donc flexible et évolutive, s’est traduite par son contraire : une accumulation de règles arbitraires, imposée pour éviter le déchaînement des intérêts contradictoires.
Ces règles ont empêché toute initiative pour sortir la zone euro du marasme.


Il pointe le dévoiement du système économique :

La cassure structurelle du lien entre salaire et productivité est bien plus qu’une question d’inégalités de répartition. C’est une dévalorisation du travail dans sa capacité productive : insuffisance dramatique de l’éducation à promouvoir les qualifications requises pour l’innovation, affaiblissement des protections inscrites dans le droit du travail et les contrats collectifs, transformations de la gouvernance des entreprises au profit de la maximisation de la valeur actionnariale à court terme, amputation systématique de la fiscalité sur le capital et incapacité de plus en plus accusée des Etats à produire les biens publics.
Un régime de croissance dans lequel la part des salaires primaires dans le PIB baisse continuellement, et où le revenu moyen des 90 % de la population du bas de l’échelle stagne en termes réels, ne peut éviter la dégradation de l’emploi que par une augmentation continuelle de l’endettement total par rapport au PIB.


En complément d'avancées institutionnelles, il plaide pour une politique européenne d'investissement ainsi financée :

Le financement de ces investissements se prête à la création d’un Fonds stratégique européen qui émettrait des obligations hors
du périmètre des dettes publiques nationales. Elles seraient un support idéal pour la politique de bilan de la BCE".


En savoir plus : http://www.leconomiepolitique.fr/monnaie-et-souverainete--comment-completer-l-euro_fr_art_1362_72470.html
pierre
 
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Re: Monnaie et souveraineté : comment compléter l'euro ?

Messagepar pierre » Jeu 11 Fév 2016 11:16

82 économistes appellent à un nouveau pacte productif à la fois écologique et social, à un programme de soutien à l’activité et à l’emploi, et à modifier les règles européennes.

Serait-il donc possible d'échapper à la fascination néo-libérale ?
Certains ne céderaient pas à la stupeur, à la tétanisation, au sentiment d'impuissance, à la démission (''on n'a pas le choix'') trop souvent observés dans la société française ?
Ils refuseraient de voir monter sans rien faire des composantes politiques nationalistes, corporatistes, produits de la désespérance et de son cortège d'abandons, de résignation, de cynisme ?

Voici encore un appel à se souvenir qu'il existe d'autre voies, ici et maintenant, pour la France, au sein de l'U.E. :

'' ... Les règles européennes ne permettent pas ces politiques de relance ? C’est le dernier volet : il est temps de remettre en cause ces règles néolibérales qui font que l’Union européenne est devenue le grand malade de l’économie mondiale. L’excédent commercial de la zone euro s’élève à 3 % de son PIB, ce qui témoigne d’une demande interne clairement insuffisante. Cela justifie une hausse des salaires et des prestations sociales, en particulier de l’ordre de 10 % pour les bas revenus. Cette hausse devrait être plus importante dans les pays qui accumulent des excédents commerciaux excessifs (8 % du PIB en Allemagne, deux fois plus qu’en Chine). L’introduction de l’euro, dans des économies hétérogènes et sans mécanismes correcteurs, a conduit à des déséquilibres majeurs. L’euro est de facto sous-évalué pour l’Allemagne, surévalué pour les pays d’Europe du Sud dont la France. Les règles néolibérales actuelles demandent à ces derniers de regagner en compétitivité par la déflation interne (baisse des salaires et des dépenses publiques), ce qui alimente leur récession, et partant limite leurs investissements et donc leurs possibilités de redressement. C’est l’inverse qu’il convient à présent de promouvoir : la hausse des dépenses dans les pays excédentaires permettrait de réduire par le haut les déséquilibres commerciaux et de juguler les pressions déflationnistes que la BCE ne peut contrecarrer seule. Au-delà du plan Juncker, qui n’est quasiment pas financé, un véritable plan d’investissement européen, centré sur la transition écologique et déployé de façon plus ample dans les pays en difficulté, doit enfin voir le jour.
La France doit proposer cette réorientation à ses partenaires européens et notamment à l’Allemagne (laquelle vient déjà d’engager plus de 10 milliards afin d’accueillir les réfugiés). En cas de blocage, elle devra proposer aux pays qui le souhaitent (le Portugal, la Grèce mais aussi d’autres, dont l’Italie et l’Espagne, ces quatre pays représentant avec la France plus de 50 % du PIB de la zone euro) de s’inscrire dans un pacte de reconstruction faisant primer l’urgence économique et sociale sur les règles néolibérales.
Accompagnée de mesures visant à réorganiser drastiquement les banques, à rompre avec la finance libéralisée et le dumping fiscal et social, y compris au sein même de l’Union, cette stratégie est la seule à même de refaire l’Europe.''


Les 82 signataires :
Michel Aglietta; Bruno Amable; Philippe Askenazy; Michael Assous; Philippe Batifoulier; Rémi Bazillier; Mathieu Beraud; Eric Berr; Fréderic Boccara; Mireille Bruyère; Gunther Capelle-Blancard; David Cayla; Virgile Chassagnon; Gabriel Colletis; Laurent Cordonnier; Benjamin Coriat; Jézabel Couppey-Soubeyran; Nathalie Coutinet; Thomas Dallery; Hervé Defalvard; Jean-Paul Domin; Ali Douai; Gérard Duménil; Cédric Durand; Anne Eydoux; Olivier Favereau; David Flacher; Anne Fretel; Jean Gadrey; Jérôme Gautié; Jérôme Gleizes; Mathilde Guergoat-Larivière; Jean-Marie Harribey; Eric Heyer; Liem Hoang-Ngoc; Michel Husson; Sabina Issehnane; Sophie Jallais; Florence Jany-Catrice; Esther Jeffers; Thierry Kirat; Agnès Labrousse; Thomas Lamarche; Dany Lang; Edwin Le Héron; Philippe Légé; Jonathan Marie; Catherine Mathieu; Montalban Matthieu; Jérôme Maucourant; François Morin; Léonard Moulin; Stefano Palombarini; Corinne Perraudin; Héloïse Petit; Mathieu Plane; Dominique Plihon; Jean-François Ponsot; Thomas Porcher; Nicolas Postel; Muriel Pucci; Philippe Quirion; Christophe Ramaux; Gilles Raveaud; Antoine Reberioux; Sandra Rigot; Sandrine Rousseau; Laurence Scialom; Francisco Serranito; Richard Sobel; Henri Sterdyniak; Yamina Tadjeddine; Nadine Thevenot; Xavier Timbeau; Bruno Tinel; Hélène Tordjman; Aurélie Trouvé; Julie Valentin; Daniel Vasseur; Sébastien Villemot; Ollivier Weinstein; Michaël Zemmour.

Texte de l'appel :
https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/100216/pour-sortir-de-l-impasse-economique
pierre
 
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Re: Monnaie et souveraineté : comment compléter l'euro ?

Messagepar KERHUNE » Sam 20 Fév 2016 19:27

Si l'on considère la zone Euro comme un "pays" particulier à l'égard du reste du monde, on peut conclure qu'elle se comporte plutôt bien dans la compétition internationale; 314 milliards d'excédent de la balance commerciale en 2015, soit 3% du PIB. Sur ce total, la part de l'Allemagne est de 240 milliards, soit 8% de son PIB.

https://fr.news.yahoo.com/zone-euro-d%C3%A9gage-exc%C3%A9dent-commercial-163315798.html

Dans cette compétition mondiale où la zone Euro apparaît comme une entité comparable à un pays puisqu'elle a sa propre monnaie, le système libéral aurait dû conduire à un équilibre entre les données fondamentales des pays par un mécanisme d'ajustements résultant du libre échange. Cela suppose évidemment que la valeur des monnaies ne soit dictée que par l'offre et la demande résultant des opérations commerciales et financières et qu'ensuite, en fonction de la productivité des facteurs de production (capital et travail) les coûts de production s'adaptent, montent ici, descendent là, pour définir un ensemble de prix d'équilibre.
Hélas, les pays n'adorent rien tant que de manipuler leur monnaie, la Chine en particulier, quand d'autres comme les États-Unis peuvent quasiment s’exonérer de la contrainte. L'Europe semble se dévergonder quelque peu au travers de la BCE qui rachète, à tour de bras, des obligations sur le marché secondaire (quantitative easing) et devrait par cet afflux de liquidité faire baisser la valeur de l'Euro. Alors, pas mieux, pas pire que les autres ? Peut-être, mais il reste un paradoxe propre à la zone Euro.
Au niveau de l'observation immédiate, on voit que les pays de cette partie de l'Europe ont répondu de façon désordonnée à la contrainte de la globalisation.
L'Allemagne, culturellement portée au libéralisme, s'est lancée au début des années 2000 dans une dévaluation compétitive, avec une modération salariale significative, sans grands bouleversements sociaux. Elle a pleinement tiré partie de la proximité des pays de l’est qu'elle a largement contribué à faire entrer en Europe.
De son côté, la France, beaucoup plus partagée quant aux avantages et inconvénients d'une réponse structurelle au libéralisme, tergiversait et s'endettait de plus en plus, troquant les bas salaires allemands contre du chômage.
L'Allemagne a ainsi réussi à conserver un pourcentage bien plus important de son PIB dans l'industrie soutenue par une structure d'entreprises exportatrices de taille plus importante qu'en France (petites et moyennes mais aussi entreprises de taille intermédiaire).
Dans une Europe plus intégrée, la réponse des deux pays se serait peut-être située au milieu du gué.
C'est là qu'intervient le rôle néfaste de l'Euro dans une Europe non finalisée. Les responsables européens et les pays membres, en réponse probablement à la crise de 2008, se sont focalisés sur le contrôle bancaire et sur le rôle controversé de la BCE. C’était sans doute nécessaire compte tenu de l'importance du système bancaire et des risques qu'il fait courir à l'économie, mais la mise en place d'un projet économique européen ne l'est pas moins.
La valeur de l'Euro (si on exclut les interventions des banques centrales et la spéculation) n'est que la moyenne des contreparties économiques des états membres à cette valeur au travers de leurs balances des paiements. Schématiquement, même si c'est un peu plus complexe, la balance des paiements se divise en une balance commerciale qui recense les échanges de biens et de services avec l'extérieur et une balance des transactions financières (mouvements d'investissements dans un sens ou dans l'autre). Les pays qui ont une balance commerciale positive (plus d'exportations que d'importations) font monter la valeur de l'Euro parce qu’ils suscitent une demande de cette monnaie de la part de l'étranger pour acheter les biens exportés (libellés en Euros) plus importante que l'offre d'Euros destinée à acheter les devises étrangères des importations libellés dans ces monnaies. Parallèlement, les pays qui s'endettent et font craindre une faillite nationale (Grèce, Espagne, Portugal, France....) dissuadent les investisseurs de se placer en Euros par crainte d'un défaut de paiement, réduisant ainsi la demande d'Euros et donc sa valeur (Balance des transactions financières).
La valeur de l'Euro se trouve donc à mi chemin, inférieure à ce qu'elle devrait être pour l'Allemagne, supérieure à ce qu'elle devrait être pour les autres États. Cela renforce la capacité exportatrice de l’Allemagne puisqu'on rajoute à la modération salariale, un taux de conversion en Euros qui fait baisser les prix à l'exportation des ses biens et services en dessous de ce qu'ils devraient être. De l'autre côté, la valeur de l'Euro est trop forte pour les pays que l'on peut qualifier de défavorisés que ce soit par la structure de leurs entreprises, par leur niveau de formation, par leur situation géopolitique ou par certaines structures inadaptées ou coûteuses.
Dans ces conditions, revenir dans la course pour ces pays relève de la gageure ! Même s'ils sont partiellement responsables de leurs insuffisances, il ne sert à rien de fermer les yeux. Une Allemagne économiquement triomphante pour son propre compte est le ferment le plus efficace d'une disparition de l'Europe car elle éloigne toute chance de convergence. Une réforme à la Grecque, équivaut à une double peine. Elle est inefficace car elle enfonce le pays dans la récession et ne fait qu'accroitre la divergence et elle attise le sentiment anti-européen.
L'introduction d'un salaire minimum en Allemagne au premier janvier 2015 et sa révision prévue au premier janvier 2017 va dans le bon sens mais ne semble pas suffisant pour éviter cet accroissement des disparités. Seule une politique concertée de convergence et des bases fiscales et sociales communes permettront de sortir de l'ornière. On cherche l’homme ou la femme politique qui aura le courage de s'emparer du dossier......
KERHUNE
 
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Re: Monnaie et souveraineté : comment compléter l'euro ?

Messagepar pierre » Mer 11 Mai 2016 11:18

Un livre éclairant sur les rôles d'une monnaie vient de paraître : une véritable somme, à la fois historique et prospective sur le système monétaire international, l'avenir de l'euro etc ... etc ...
Je recommande donc ''La monnaie entre dettes et souveraineté'', dirigé par l'économiste Michel Aglietta aux éditions Odile Jacob.
Cet ouvrage analyse finement, autant qu'il met en perspective, un sujet fondamental pour l'organisation d'une société, dont on découvre ainsi la portée dans la vie de chacun.
Il met ce sujet complexe à portée des non-spécialistes et alimente le débat entre économistes.

Pour écouter la présentation par l'auteur, Michel Aglietta, invité de France Culture le 10 mai à ''La grande table'' (2ème partie, 12h55) :
http://www.franceculture.fr/personne-caroline-broue.html#
pierre
 
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