FranceTVInfo/Géopolis ont publié, le 17 février 2014, un article titré : " Le Parlement européen va élire le prochain président de la Commission européenne. "
Chacun est plus ou moins conscient du fait qu'il va y avoir du changement dans le processus de désignation / élection du Président de la Commission européenne, mais rares sont ceux qui connaissent la nature exacte de ce changement.
Quelques extraits de l'article évoqué ci-dessus permettent de s'en faire une idée :
" Dans la complexité des institutions européennes, un début de simplification devrait apparaître lors des prochaines européennes. En effet, pour la première fois le prochain président de la Commission de Bruxelles (sorte d'exécutif de l'UE) devrait être élu plus ou moins directement par les députés européens élus en mai 2014.
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Jusqu’à présent, le président de la Commission était désigné d'un commun accord par les chefs d'Etat et de gouvernement. Le Parlement européen devait ensuite approuver cette nomination, Ainsi, José Manuel Barroso avait été désigné par le Conseil en juin 2009, avant d’obtenir un vote positif du Parlement le 9 février 2010.
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La nouveauté réside dans ces quelques mots du traité de Lisbonne : «En tenant compte des élections au Parlement européen». Ces quelques mots obligent quasiment le Conseil européen à choisir le futur président de la Commission au sein du parti vainqueur de l'élection. Et comme les partis ont choisi eux-mêmes leur leader, le Conseil est, comme cela se fait dans les régimes parlementaires, tenu par le choix du parti.
Le texte du traité sur la nomination du président de la Commission dit en effet ceci : «En tenant compte des élections au Parlement européen, et après avoir procédé aux consultations appropriées, le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, propose au Parlement européen un candidat à la fonction de président de la Commission. Ce candidat est élu par le Parlement européen à la majorité des membres qui le composent. Si ce candidat ne recueille pas la majorité, le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, propose, dans un délai d'un mois, un nouveau candidat, qui est élu par le Parlement européen selon la même procédure.
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Les majorités n’étant souvent que relatives au Parlement européen, le futur président ne pourrait être élu qu’après d’âpres négociations, comme dans les régimes parlementaires, à moins qu’un certain automatisme soit reconnu au parti arrivé en tête. Ce changement n'est pas neutre et devrait rendre plus politique le vote des Européens. «Le renforcement du lien politique entre le résultat des élections européennes, c’est-à-dire la répartition partisane au sein du Parlement européen, et la désignation du président de la Commission européenne laisse en effet présager une possible politisation de l’Union européenne», estimait une note de la Fondation Jean Jaurès, proche du PS.
Le même texte notait que cette politisation «implique l’abandon, au moins partiel, de la logique du consensus au profit de celle de choix sans cesse renouvelés parmi des alternatives d’inspirations idéologiques diverses, arrêtés et assumés à l’issue d’un débat démocratique par l’expression d’une volonté majoritaire, au travers des élections et du travail parlementaire». Bref, le début d'une vraie démocratie ? "
Comme on peut le voir à la lecture de ce texte, la nouveauté introduite par le Traité de Lisbonne est de nature à produire des changements majeurs dans les modalités de pilotage du projet européen.
Raison de plus pour faire entendre sa voix en votant aux prochaines élections européennes !
En souhaitant bien sûr que le nouveau Président de la Commission ne soit pas un adepte du consensus mou : un petit peu de social en vitrine et beaucoup d'ultralibéralisme en magasin ...
On pourra lire sur ce point : les convictions sont solubles dans les compromissions
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